Hausse des taux de crédit immobilier : De moins en moins de ménages finançables…
Le mouvement reste haussier sur le front des taux de crédit immobilier en juin selon les premières grilles émanant des banques partenaires du courtier Emprunt-direct.com.
Les conditions de marché assèchent la demande
L’amplitude du mouvement haussier reste toutefois un peu moins marquée qu’au cours des mois de mars, avril et mai, un certain nombre de banques ayant par ailleurs décidé de ne pas communiquer de grilles. L’amplitude des mouvements des banques va de 15 à 20 points de base au titre de ce mois.
Les établissements financiers continuent de répercuter les évolutions de taux observées sur les marchés obligataires, mais ont toutefois choisi de ne pas appliquer de rehaussements symétriques à ceux constatés sur lesdits marchés. L’application d’un mouvement de 130 points de base, semblable à celui noté sur les OAT 10 ans depuis début mars, serait en effet de nature à assécher un peu plus la demande potentielle, déjà affectée par le retournement des conditions de marché.
L’écart de réduit entre le taux d’usure et le taux appliqué aux acquéreurs
Les tensions inflationnistes ont nettement poussé à la hausse les rendements obligataires, entraînant
dans leur sillage les taux des crédits à l’habitat. Les réajustements intervenus au cours des trois derniers mois, ont eu, certes, un lourd impact sur la demande, mais ont aussi indirectement poussé à un blocage en matière d’offre de crédit. Une sélectivité inédite est adoptée par un part importante d’établissements, l’écart étant de plus en plus restreint entre le taux d’usure et le taux d’intérêt appliqué aux acquéreurs.
De plus en plus de refus de crédit
« Les banques, toujours plus sourcilleuses quant à la qualité du dossier, multiplient les refus de prise en
charge des dossiers, qu’elles motivent par l’impact de divers facteurs, dont la hausse des coûts de
l’énergie et les diverses augmentations intégrées récemment au budget des ménages. Pour un certain
nombre croissant de dossiers, les possibilités de financement s’étiolent« , indique Alban Lacondemine,
président fondateur d’Emprunt Direct.
Et de poursuivre : « La remontée des taux, couplée à la frilosité des banques, continue donc de restreindre le nombre de ménages finançables. Un nombre substantiel d’institutions décide en outre de suspendre la prise en charge de nouveaux dossiers, du fait de la remontée particulièrement importante des taux et de l’immobilisme des taux d’usure. Les établissements se mettent ainsi en stand-by, en attendant la réactualisation à la hausse de ce taux réglementaire au début du mois de juillet. De fait, la production de crédit devrait être, pour nombre d’acteurs, plus ou moins atone. Ceci aura sans nul doute un impact sur la production de crédit dans le courant de la fin du premier semestre ».