Immobilier : « Oui, on peut être agent immobilier et performer dans un marché compliqué », Rudy Duong
Pratiquant du Parkour, cascadeur et comédien, Rudy Duong est devenu agent immobilier à Nemours. La réussite de sa reconversion, il la doit aussi à son ancienne vie qui lui a appris à ne jamais rien lâcher et à travailler toujours plus.
Directeur de l‘agence ERA Immobilier à Nemours, Rudy Duong, 41 ans, a retenu une leçon de son ancienne vie professionnelle : réussir nécessite du travail, encore du travail et de la rigueur. « Ne jamais rien lâcher », explique-t-il.
Lorsqu’il choisit de se reconvertir en 2021 et d’ouvrir son agence avec un associé, Alexandre Poisot, le marché est déjà en perte de vitesse. La crise immobilière se profile. Il sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur comme lorsqu’il pratiquait le Parkour, sport extrême qui consiste à franchir des obstacles urbains, et qu’il sautait entre les immeubles. Ne pas commettre d’erreur pour ne pas risquer l’irréparable.
Pour s’imposer dans un marché en chute libre, face à de nombreuses agences immobilières bien implantées dans sa ville, il sait qu’il va devoir tout donner. Un défi qui ne lui fait pas peur puisqu’il a l’habitude de les relever et de se dépasser.
Une vie avant l’immobilier
Rudy Duong découvre le Parkour en 1998. Dès l’âge de 15 ans, il s’entraîne très dur à Evry dans l’Essonne, un entraînement quasiment militaire, pour prendre le moins de risque possible. « Le risque zéro n’existe pas mais s’entraîner permet de le maîtriser ». Cette discipline le conduit à la publicité et au cinéma où il enchaîne les tournages, en tant que cascadeur et acteur. Il tourne dans Banlieue 13 de Luc Besson en 2004, Ne le dis à personne de Guillaume Canet en 2006 et dans Babylone AD avec Vin Diesel, de Mathieu Kassovitz, en 2008.
A 23 ans, cet athlète de haut niveau comprend comprend qu’il lui faut acquérir d’autres cordes à son arc pour se démarquer.
Il reprend des études de sport et de graphisme à l’école des Gobelins Paris, il lance se première société en créant une marque de vêtements dédiée au Parkour qui se nomme Traceur. Il enseigne également le Parkour à l’Université d’Evry. Et s’oriente finalement vers l’immobilier. « Travailler, gagner de l’argent et le dépenser, c’est bien, mais je voulais épargner. Avoir du patrimoine. Je me suis d’abord lancé dans l’investissement locatif avant de faire de l’immobilier mon métier. »
Le grand saut dans l’immobilier
Ensuite, tout va très vite. Après avoir croisé la route d’un directeur d’agence qui lui montre l’envers du décor, Rudy, alors pompier volontaire, décide, avec son binôme de caserne, de sauter le pas. Ils suivent les formations pour obtenir la carte T professionnelle, signent un contrat de franchise chez ERA et optent pour Nemours : une ville dynamique, attractive, bien desservie en termes de transports et qui attire les Parisiens.
« Ca a été encore une fois le grand saut », se remémore-t-il, en souriant et faisant allusion à son sport de prédilection où il sautait des immeuble.
Pour appréhender son nouveau métier, Rudy s’immerge en tant qu’observateur dans plusieurs agences du réseau qui lui ouvrent leurs portes.
Trois ans après l’ouverture et malgré un marché compliqué, l’agence ERA de Nemours, qui compte 4 personnes, a bien résisté. Les signatures de compromis et de ventes s’enchaînent. Et elle recrute des agents commerciaux.
Le travail, le travail et encore le travail …
L’astuce de Rudy ? Le travail, le travail et encore le travail … Pour réussir, il s’appuie sur les valeurs qu’il a apprises dans le Parkour : l’autonomie et la persévérance. « Les résultats viennent avec l’effort. La vision est fondamentale ».
Et il ajoute : « Je savais qu’ouvrir une agence dans un marché difficile serait un parcours du combattant. J’étais prêt à travailler plus que les autres et c’est ce que j’ai fait !«
Rudy ouvre 6 jours sur 7, notamment le lundi lorsque tous ses confrères sont fermés ce jour-là. Ses clients, il les traite également comme des rois. Pour lui, l’image de l’agence, la notoriété et le service sont 3 éléments fondamentaux de la réussite. Et de la satisfaction de ses clients. « Quand l’un d’entre eux pousse la porte de l’agence c’est comme s’il entrait dans un Palace. Je lui offre un service +++ ». A titre d’exemple, Rudy se décarcasse pour faire aboutir les projets, quitte à faire des choses qui ne sont pas de son ressort. Il n’hésite pas non plus à parcourir des kilomètres pour aller chercher un client, quitte parfois à le récupérer au pied de l’avion.
« On peut réussir dans l’immobilier en période de crise à condition de se donner les moyens ! »
Finalement, il ne regrette pas d’avoir ouvert en pleine crise. « Quand le marché va se détendre, plaisante-il. Le métier va me sembler très facile. »