Immobilier (Baromètre Optimhome) : « Un marché sous tension mais les prémices d’un redémarrage », Olivier Colcombet
Selon la 12ème édition du baromètre Optimhome « Les Français et l’immobilier », le marché montre des signes clairs de redynamisation. Bref, la reprise semble amorcée : les projets restent nombreux, les acheteurs s’adaptent et la baisse des taux commence à jouer son rôle.

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Olivier Colcombet, Président d’Optimhome
Optimhome, réseau de conseillers immobiliers indépendants, présente les conclusions de la 12ème édition de son baromètre immobilier. Réalisée en partenariat avec Harris Interactive, cette étude annuelle offre un éclairage précis sur les tendances d’achat et de vente de biens immobiliers en France, mettant en lumière l’évolution des attentes et des comportements des Français face aux mutations du marché.
Cette année, l’étude intègre de nouvelles thématiques d’actualité, interrogeant notamment la connaissance des dispositifs d’aide, la mobilité et l’adaptation aux contraintes énergétiques des Français.
Des transactions immobilières en baisse sur les 3 dernières années mais des signes de reprise
Si les transactions immobilières affichent un léger recul sur les trois dernières années — en particulier pour l’achat de résidences principales (-2 points par rapport à 2024) — le marché montre aujourd’hui des signes clairs de redynamisation.
Dans ce contexte en évolution, les achats de résidences secondaires et d’investissements locatifs progressent timidement (+1 point), traduisant un regain d’intérêt pour des projets différés ou patrimoniaux. Côté ventes, seuls 15 % des Français déclarent avoir vendu un bien au cours des trois dernières années (-1 point), un chiffre en retrait mais à relativiser au regard du climat actuel, plus favorable à une reprise progressive des mouvements.
Des budgets et des surfaces en recul
Les budgets alloués à l’achat de résidences principales reculent : 52% des acquéreurs ont dépensé plus de 200 000€, soit une baisse de 3 points par rapport à l’année précédente. La surface des biens achetés diminue également : seulement 60% des acquéreurs ont opté pour des biens de plus de 80 m² (-5 points).
Stabilisation du recours au crédit
Après une baisse continue entre 2022 et 2024, le recours au crédit se stabilise en 2025 (76%), mais la durée des crédits continue de diminuer (34% supérieurs à 20 ans, -19 points depuis 2022).
Baisse des taux d’intérêt et impact sur les intentions d’achat
La récente baisse des taux d’intérêt semble stimuler les intentions d’achat : près d’un tiers (31%) des Français envisagent d’acheter un bien dans les 12 prochains mois. Les dispositifs comme le Prêt à Taux Zéro (PTZ) et l’assouplissement des conditions d’octroi du crédit sont perçus comme des leviers importants pour faciliter l’accès à la propriété.
Projets immobiliers : des obstacles qui persistent
Les principaux obstacles rencontrés par les acheteurs restent le budget disponible (38%), suivi par le niveau des taux d’intérêt (28%) et l’offre de logements insuffisante (26%). Pour les vendeurs, les prix souhaités et les délais nécessaires pour finaliser une vente sont les principales difficultés.
Adaptation aux contraintes énergétiques
Une majorité (66%) des Français seraient prêts à acheter un bien classé F ou G en termes de performance énergétique, quitte à réaliser des travaux par la suite (+16 points depuis 2023). L’intérêt pour les travaux de rénovation énergétique progresse : 35% des propriétaires en ont déjà réalisé, tandis que 27% souhaitent en réaliser prochainement.
Bonne image renforcée des professionnels de l’immobilier
Les professionnels de l’immobilier bénéficient d’une bonne image auprès de 72% des Français (+1 point), avec une progression constante depuis le début du baromètre en 2015 (+18 points). Le recours à ces professionnels reste élevé : trois quarts des récents acquéreurs ont fait appel à eux pour leurs transactions.
Mobilité : un Français sur deux souhaite déménager dans une autre région
Les Français privilégient les agglomérations moyennes pour l’achat de résidences principales (40%), tandis que le milieu rural est préféré pour les résidences secondaires (61%) et le milieu urbain pour les biens locatifs. Près d’un Français sur deux souhaite déménager dans une autre région dans les deux prochaines années, avec un intérêt partagé entre la ville (20%) et la campagne (27%)
« Cette étude dresse un état des lieux très précis des comportements immobiliers des Français à un moment charnière. Elle reflète encore les effets d’un marché sous tension, mais on perçoit déjà les prémices d’un redémarrage : les projets restent nombreux, les acheteurs s’adaptent, et la baisse des taux commence à jouer son rôle. C’est une photographie encore partielle, car sur le terrain, la reprise semble déjà plus amorcée. Les prochains mois seront déterminants, même si des incertitudes — notamment d’ordre géopolitique — pourraient venir freiner cette dynamique. Nous restons confiants et mobilisés», explique Olivier Colcombet, Président d’Optimhome.