Dubrovnik se bat à son tour contre le tourisme « Game of Thrones »

Dites à un habitant de Dubrovnik que « l’hiver approche ». Contrairement aux citoyens des Sept-Couronnes, lui devrait au contraire s’en sentir soulagé !

© mysweetimmo

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Que vous les appeliez Port-Réal ou King’s Landing, vous avez probablement déjà vu les murailles de la ville de Dubrovnik. Et ce, même si vous n’avez jamais mis un pied en Croatie. La cité est l’un des lieux les plus reconnaissables du tournage de Game of Thrones, et à son tour, la ville tente de freiner l’afflux massif de touristes attirés par l’univers de la série. Car, à la manière des paysages néo-zélandais du Seigneur des Anneaux, Dubrovnik commence à suffoquer.

Plus de 4 500 parcours touristiques possibles

En sept ans, la diffusion de la série phare de HBO a durablement imprimé sa marque dans les lieux où sont tournés les épisodes, et Dubrovnik est sans conteste le plus emblématique. En 2017, les visiteurs avaient ainsi le choix entre 4 500 parcours touristiques rattachés à l’univers du Trône de Fer. À peine deux ans plus tôt, on ne dénombrait que… 300 circuits dédiés.

Le choix est pléthorique : de la simple visite des murailles historiques datant du XIIIe siècle, jusqu’à la possibilité d’embarquer sur un navire de bois, costumé comme l’un des personnages de la série. Résultat, et bien que tous ne soient pas des fans invétérés du show, Dubrovnik a attiré en 2017 près de 4,3 millions de visiteurs.

L’Unesco menace de retirer son label de patrimoine historique

Malgré la manne financière, salvatrice pour cette ville meurtrie lors de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, les autorités ont du prendre des mesures pour limiter le flot de touristes. L’Unesco a par exemple laissé entendre qu’elle pourrait retirer à la citadelle historique son label de patrimoine de l’humanité, à cause des 10 000 visiteurs quotidiens qui en foulaient les pavés. En conséquence, le maire de Dubrovnik a pris des mesures pour limiter à 4 000 le nombre de touristes par jour, en-deça même des 8 000 que suggérait l’Unesco.

Les foules dans les rues de la citadelle ne sont pas la seule menace pour la ville. Comme Venise, Dubrovnik est confrontée à l’arrivée massive des croisiéristes. Ici encore, le maire est monté au créneau, en essayant toutefois de ménager les compagnies maritimes pour ne pas se priver de cette rentrée d’argent. Un accord est en passe d’être conclu avec les croisiéristes majeurs, pour éviter que trop de bateaux ne débarquent leurs passagers au même moment dans le port. Il devrait entrer en vigueur l’été prochain.

Les taxis, problème d’un nouveau genre

Comme si les problèmes n’arrivaient jamais seuls, la municipalité est désormais confrontée à un ennui d’un autre type : la libéralisation des services de taxi. Comme le rapporte un journaliste du New-York Times, une nouvelle législation croate a permis d’ouvrir plus largement cette branche d’activité. Résultat : en un an, le nombre de taxis dans les rues de Dubrovnik a été multiplié par 5. Un afflux que les anciennes voies de la ville ne sont pas capables d’absorber…

Par Édouard du Penhoat