Déconfinement et recrutement : Un turn over élevé dans l’immobilier reste probable pour les temps à venir

Hugo Bolzinger, fondateur du cabinet MeilleursCandidats.fr analyse les attentes de ceux qui travaillent dans l’immobilier au sortir du confinement.

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© mysweetimmo/adobestock

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L’activité du recrutement pour l’immobilier ne s’est pas stoppée durant le confinement mais a plutôt été ralentie dans son ensemble : dans l’attente de connaître une date possible de reprise pour les agences immobilières. Les postes à pourvoir n’ont pas été remis en cause pour la grande majorité d’entre eux et la poursuite de l’activité a pu se mettre en place grâce à la généralisation de la  visioconférence: que nous utilisions déjà lors des distances importantes avec nos clients et candidats.

Cette période particulière a finalement permis à bon nombre de professionnels de l’immobilier de se remettre largement en question. Pouvoir se recentrer sur soi et les membres de son foyer, revoir ses objectifs, choix et aspirations professionnelles. Mais aussi prendre le temps de la réflexion sur ce qu’est la définition d’une vie idéale dans un juste équilibre: parfois difficile à concilier entre vie pro et personnelle. C’est durant cette période de confinement  que nous avons pu constater fréquemment des changements assez radicaux, voire inhabituels dans les intentions des candidats de l’immobilier.

Il y a les profils déjà fragilisés qui pensent à une reconversion

Nombre de personnes exerçant des fonctions de manager, responsable ou directeur (en règle générale particulièrement convoitées et souvent méritées par le biais d’un travail soutenu durant plusieurs années) envisagent de mettre un terme définitif à l’immobilier, au profit d’une reconversion dans un autre domaine d’activité. La perspective et l’envie de retrouver le quotidien “d’avant” ne sont plus réellement présentes : quitte à perdre une situation confortable.

Ce constat reste d’autant plus surprenant que selon eux, cette perspective de reconversion restait absolument impensable avant et même lorsque le 1er jour du confinement fut décrété ! D’autres envisagent de quitter l’immobilier par crainte d’une éventuelle reprise insuffisante du marché, qui était déjà fragile pour certains acteurs durant  “l’avant Covid”. En effet, la concurrence jusqu’alors saturée et plus particulièrement à Paris : avait engendré une perte de vitesse importante pour certaines agences. La mise en arrêt total de l’immobilier, liée au confinement, semble vécue par ceux déjà fragilisés comme la goutte d’eau faisant déborder le vase!

Il y a aussi les indépendants fragilisés qui pensent au salariat

Nombre d’indépendants, exerçant en agence ou en réseau de mandataires songent à envisager un changement de statut dans les prochains mois en cas de ralentissement de l’activité. Leur souhait ? Une activité salariée et pas nécessairement dans l’immobilier. Ce schéma s’amplifie de façon naturelle à la suite de la période d’incertitude que nous venons de vivre et qui demeure encore. Avec ou sans crise: l’entreprenariat, adossé à l’immobilier n’est pas fait pour tous, plus particulièrement dans la durée !

Et enfin, les salariés qui font preuve d’un regain d’énergie et de motivation

A l’inverse nombre de salariés, qui se sont sentis comme des « lions en cage » pendant le confinement font preuve d’un regain d’énergie et de motivation. Certains envisagent de se lancer en indépendant, voire d’ouvrir leur propre agence immobilière. Ils y voient pour la plupart l’opportunité d’exploiter des idées nouvelles dans une perspective de marché qui pourrait évoluer à terme avec les attentes clients qui iront avec.

Ceux faisant particulièrement preuve d’audace, de sang-froid et d’imagination, et disposant d’une bonne expérience dans l’immobilier et de bons résultats réguliers peuvent tout à fait tirer leur épingle du jeu dans un tel contexte. Des parts de marché jusqu’alors importantes et majoritaires pour certains acteurs peuvent se perdre à terme si de profonds changements interviennent et que ce mêmes agences n’arrivent pas à répondre efficacement à une nouvelle demande.

Ce qu’il faut retenir

Certains candidats de l’immobilier aspirent à un nouveau mode de vie, voire une reconversion, quand d’autres voient leur motivation s’accentuer fortement et de manière significative à l’idée d’entrer dans un marché qui sera sans doute différent. Un turn over plus fort qu’habituellement pour le secteur de l’immobilier reste probable pour les temps à venir. Ceci à compter des prochaines semaines et au moins jusqu’en septembre. Il faut aussi tenir compte des négociateurs qui vont être confrontés, malgré eux, à une cessation d’activité d’agence dans laquelle ils travaillent.   Tous ces aspects restent finalement une opportunité de recrutement non négligeable pour les agences immobilières les plus solides, novatrices ou pérennes dans le temps: qui tireront sans doute profit de cette crise à terme en suscitant davantage l’intérêt des meilleurs candidats de l’immobilier!

Hugo Bolzinger est fondateur du cabinet de recrutement MeilleursCandidats.

Hugo Bolzinger, fondateur MeilleursCandidats.fr : Hugo Bolzinger, fondateur MeilleursCandidats.fr