Jean-Marc Torrollion : « Notre ambition, être au coeur de la politique du logement »

Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM est l’invité d’Ariane Artinian en live du Congrès de la FNAIM.

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Le 75e congrès de la Fnaim-Salon des professionnels de l’immobilier s’est tenu à Paris du 29 novembre au 1er décembre 2021 à Paris. Rencontre avec son président, Jean-Marc Torrollion qui fait le point sur cet événement, marqué entre autres par l’intervention de la ministre du Logement Emmanuelle Wargon et la rencontre avec les candidats à l’élection présidentielle. Extraits choisis.

Mon Podcast Immo : Comment s’est passé ce congrès ?

Jean-Marc Torrollion : Ça s’est très bien passé malgré que nous avions une ambition très importante qui comportait des risques, notamment avec la venue de la ministre du Logement, même si c’est un classique. Emmanuelle Wargon a pris du temps pour répondre en partie à mon discours qui était un discours de bilan et de revendications ; elle a aussi dialogué avec les jeunes de École supérieure de l’immobilier.

Nous avons eu aussi la visite du navigateur Louis Burton. En dépit de l’adversité des éléments, des problèmes techniques, des problèmes mécaniques ou encore de l’éloignement de son équipe, il a trouvé les ressorts de surmonter cela. Son intervention a beaucoup parlé à nos chefs d’entreprise. C’était la conclusion de la première journée, avec une très belle fréquentation – 2 400 visiteurs.

Mon Podcast Immo : Le temps forts de la 2ème journée, c’était la visite des candidats à la présidence de la République…

Jean-Marc Torrollion : Nos avions une ambition pour cette journée, celle d’être au centre de la politique du logement, de l’aspiration des candidats à nous parler logement. Et nous avons réussi. Nous avons vu défiler tous les courants politiques de ce pays : Arnaud Montebourg, le parti socialiste, EELV, les deux tendances – Xavier Bertrand et Valérie Pécresse – chez les républicains, la République en marche et Marine Le Pen. N’étant pas encore déclaré candidat, Éric Zemmour n’était pas invité. Cette matinée était très importante pour nous car c’est notre fédération qui a accueilli la voix politique du logement pour la candidature de l’élection présidentielle de la France. C’est dire si notre syndicat a progressé dans cette crédibilité-là, de permettre d’être un forum d’expression politique. Avec la satisfaction de ceux qui se sont exprimés. Notre objectif, c’était naturellement de ne censurer personne. Par contre, on a centré le sujet sur le parc privé locatif qui concerne 83 % du parc privé.

Mon Podcast Immo : Qu’avez-vous retenu des propositions des uns et des autres ?

Jean-Marc Torrollion : Le retour vers les territoires me semble être un dénominateur partagé par beaucoup de candidats. La « démétropolisation » a été abordée par tous, avec la revitalisation, retrouver nos territoires, retrouver nos patrimoines, selon les tendances politiques. Presque tout le monde a souligné que le calendrier de la rénovation énergétique n’était pas pragmatique – même Emmanuelle Wargon l’a d’ailleurs un petit peu reconnu. La redistribution intergénérationnelle a fait aussi parler, comment on arrive à resolvabiliser les primo-accédants par une forme de redistribution. Il y a aussi des nuances. Ainsi, nous avons été très bien entendus par Dominique Estrosi-Sassonne sur nos propositions fiscales, le Denormandie dans l’ancien, la place des professionnels. Tout le monde a reconnu que l’acteur que nous sommes, en particulier en syndic, est incontournable. Par contre, nous n’avons pas eu de discours francs sur l’encadrement des loyers.

Mon Podcast Immo : Si vous étiez ministre du Logement demain, quelle serait votre ordonnance logement ?

Jean-Marc Torrollion : Je me précipite auprès des villes moyennes pour pouvoir les aider dans deux choses : l’accueil de cette « démétropolisation », la revitalisation et la rénovation de cet habitat, et retravailler la densification qui doit être heureuse et non pas peureuse. J’axerais ma politique sur un parc privé locatif fort et accueillant.

Mon Podcast Immo : Revenons maintenant aux professionnels de l’immobilier avec Vesta qui a fait son apparition il y a deux ans. Où en est-on maintenant ? On sait que le problème avec les notaires est résolu.

Jean-Marc Torreillon : Il faut savoir reconnaître que nous n’avons pas été compris. Le dialogue a fait que nous avons trouvé une solution profitable pour nos deux professions, pour nos clients communs. Mais la marche vers la respectabilité de notre profession continue. Vesta 2 est en vente, Vesta 2 est protégé, Vesta 2, c’est la Fnaim – et nous en avons vendu. Emmanuelle Wargon nous a dit : « Amenez-moi l’unité syndicale et je protégerai Vesta ». Nous allons amener l’unité syndicale, mais je ne comprendrais pas qu’un syndicat professionnel qui représente les titulaires de cartes professionnelles n’obtienne pas cet insigne pour l’ensemble de ses adhérents. J’ai tout à fait confiance dans notre intelligence collective car je pense que la Fnaim, qui a porté seule cette vision de la profession, est capable de la partager et de convaincre. Je suis très optimiste et mon objectif est qu’Emmanuelle Wargon reconnaisse Vesta d’ici la fin de la mandature.

Mon Podcast Immo : Quels sont vos autres objectifs ?

Jean-Marc Torrollion : Entre autres, revaloriser nos grilles d’honoraires sur les locations. Je l’ai dit à la ministre. Ça n’a pas été fait depuis 2014. Nous avons des contraintes économiques fortes. Je ne voudrais pas que demain nos emplois salariés dans la location soient supprimés au profit d’agents commerciaux. Nous devons améliorer notre productivité en la gagnant sur nos coûts tout en ayant des collaborateurs qualifiés justement rémunérés. A nous d’avoir une politique d’honoraires qui nous permettent de les rémunérés, à nous naturellement de justifier notre valeur ajoutée. J’ajoute qu’il faut que le décret sur la formation initiale soit pris. Nous avons trop de personnes qui sont convertisses sur le terrain du jour au lendemain comme collaborateurs habilités. Ce n’est pas l’idée que nous nous faisons de ce métier. Nous avons également des projets internes, notamment avec notre école des métiers, un hub digital, la modernisation de nos infrastructures – nous avons fait voter la féminisation de nos instances. Enfin, mon projet c’est, dès que l’élection présidentielle sera finie, faire en sorte que la Fnaim soit clairement identifiée par la nouvelle équipe gouvernementale comme l’acteur de référence. Et pour ce qui me concerne, au terme de ce mandat, transmettre une fédération forte, qui soit reconnue, assainie, avec un maximum d’adhérents.

Par Ariane Artinian
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