Location saisonnière : Les fraudes visent aussi les annonceurs/propriétaires

Un nouveau type de fraude émerge dans le marché de la location saisonnière entre particuliers. Moins visible et plus sournoise, celle-ci vise les annonceurs/propriétaires et non plus les locataires. Le point avec Hervé Paccard, PDG du groupe MediaVacances.

Attention

© adobestock

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Les fraudes dont sont victimes les candidats locataires d’un hébergement saisonnier défraient régulièrement la chronique. Cependant, il existe une fraude beaucoup plus sournoise visant spécifiquement les annonceurs/propriétaires particuliers, dans le domaine de la location de vacances comme dans bien d’autres. Hervé Paccard, auteur du blog « Arnaques-location-vacances.com » et PDG du groupe MediaVacances, fait le point.

Pourquoi parle-t-on peu de ces fraudes ?

Hervé Paccard : Ces fraudes sont peu visibles et passent sous les radars. Il arrive que l’annonceur ne s’aperçoive jamais que son annonce a été copiée et que son identité a été usurpée. Dans d’autres cas, la victime s’aperçoit bien de la fraude, mais n’est pas capable de faire le lien avec son activité d’annonceur sur internet. En conséquence, elles font l’objet de très peu de publicité, au contraire des fraudes qui ciblent les locataires. Pourtant, le risque est bien présent. Nous détectons et désactivons des centaines de demandes de location à motif frauduleux chaque semaine.

Quels sont les objectifs poursuivis par les fraudeurs ?

Hervé Paccard : Dans le domaine de location de vacances, les cybercriminels cherchent à rentrer en contact avec les annonceurs dans les buts suivants :

  • Le piratage du compte du propriétaire sur la plate-forme visant à détourner les loyers,
  • Le piratage du compte email du propriétaire visant à intercepter les communications avec le locataire,
  • L’usurpation d’identité et copie frauduleuse d’annonce,
  • La copie de la signature et obtention du RIB pour faire une demande frauduleuse de virement ou prélèvement automatique auprès de la banque,
  • La fraude au remboursement (envoi d’un chèque sans provision, volé ou falsifié d’un montant plus élevé que celui du loyer en vue d’obtenir un remboursement). »

Quelle stratégie pour lutter contre ce type de fraude ?

Hervé Paccard : La stratégie passe avant tout par la sécurisation des plates-formes et la sensibilisation des utilisateurs. La plupart des contacts initiaux passent initialement par la messagerie permettant au futur locataire de contacter l’annonceur. La mise en place d’outils de sécurité permettant de détecter les demandes frauduleuses est cruciale. D’autres fonctionnalités de sécurité jouent un rôle pour prévenir des modes opératoires spécifiques : paiement sécurisé des loyers, double authentification, etc. Un dernier point critique concerne la sensibilisation des annonceurs, particulièrement en ce qui concerne le « phishing ».

Quels sont les conseils pratiques que l’on peut donner aux annonceurs pour se prémunir contre ces fraudes ?

Respecter quelques règles élémentaires 

  • Ne jamais transmettre de pièce d’identité ou d’acte de propriété,
  • Ne jamais transmettre de contrat signé avant d’avoir obtenu le paiement des arrhes,
  • Ne jamais rembourser un locataire ou acheteur sans avoir eu la confirmation formelle de la banque que le chèque est définitivement crédité.

Se protéger du « phishing » 

  • Apprendre à détecter les emails et sites de « phishing » (le blog Arnaques-location-vacances.com propose une page d’information sur la détection du phishing et un test de connaissances).

Utiliser les services de sécurité des plates-formes 

  • Les « messageries sécurisées », qui permettent d’être informé des contacts frauduleux,
  • Les services de « paiement sécurisé » qui permettent de ne pas dévoiler ses informations bancaires,
  • Les services de double authentification permettant d’empêcher le piratage du compte (« authentification en deux facteurs », « Sécurité+ », etc.)
Par MySweet Newsroom
Ces fraudes sont peu visibles et passent sous les radars. Il arrive que l’annonceur ne s’aperçoive jamais que son annonce a été copiée et que son identité a été usurpée. Dans d’autres cas, la victime s’aperçoit bien de la fraude, mais n’est pas capable de faire le lien avec son activité d’annonceur sur internet.
Hervé Paccard, PDG du groupe MediaVacances