François Moerlen (FNAIM) : « Des agents immobiliers comme les autres, les mandataires ? Non ! »

François Moerlen, candidat à la présidence de la FNAIM, livre son regard sur les mandataires immobiliers au micro Mon Podcast Immo d’Ariane Artinian.

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François Moerlen, candidat à la présidence de la Fnaim, s’exprime sur la confusion qui est faite – et entretenue – entre les agents immobiliers et les mandataires, au micro d’Ariane Artinian pour Mon Podcast Immo.

Mon Podcast Immo : Quelle différence faites-vous exactement entre un agent et un mandataire immobilier ?

François Moerlen : C’est normal que ce ne soit pas clair parce que les mandataires entretiennent une certaine confusion sur les titres, on le voit sur Internet, sur les publicités. Je rappelle qu’être agent immobilier est un titre protégé et que l’on ne peut pas se prétendre l’être quand on n’est pas titulaire d’une carte professionnelle loi Hoguet, avec la compétence qui va avec, une garantie financière et des droits spécifiques.

Mon Podcast Immo : Quelle est la différence pour le client acheteur ou vendeur :

François Moerlen : Un agent immobilier va pouvoir rédiger un acte sous seing privé, recueillir l’accord des parties, encaisser des fonds. Et surtout, il y a une différence de compétences. Devenir agent immobilier, c’est faire une formation pour avoir un niveau professionnel reconnu par la loi Hoguet. Ce qui n’est pas comparable avec le niveau d’un mandataire. Il faut arrêter cette communication de la part des mandataires qui consiste à dire : «  Nous sommes exactement pareils, nous avons les mêmes prérogatives, les mêmes compétences, les agents immobiliers ne sont pas compétents… ».

Mon Podcast Immo : Néanmoins, au cours des dix dernières années, le nombre de réseaux de mandataires a explosé…

François Moerlen : Les mandataires revendiquent 20 % de parts de marché, avec un objectif de 80 000 mandataires à l’horizon 2025. J’ai le sentiment que la progression se fait essentiellement sur le marché de particulier à particulier, qui a considérablement diminué. Sur le terrain, les tensions sont assez fortes entre les mandataires et les agents immobiliers. A la Fnaim, nous veillons à faire en sorte que cette situation de concurrence ne devienne pas déloyale. Car les agents immobiliers ne peuvent pas rivaliser avec des personnes qui travaillent à la maison et n’ont aucun coût fixe.

Mon Podcast Immo : Comment le ralentissement des ventes va-t-il impacter les modèles économiques ?

François Moerlen : Il est vrai que nous devrions passer de 1,2 million de ventes à 1 million, voire moins. Le retour à un marché moins facile pour le vendeur va favoriser l’intervention d’un vrai professionnel qu’est l’agent immobilier de proximité, à la fois pour l’expertise en valeur vénale, pour les moyens mis en place pour vendre un bien, pour une présence physique, pour la capacité à recueillir l’accord des parties dans un délai court. Nous avons là une épingle à tirer dans ce retour à un marché vertueux.

Mon Podcast Immo : Ce que vous êtes en train de dire, c’est que vous ne considérez pas les mandataires comme des agents immobiliers…

François Moerlen : Je ne l’ai jamais fait et j’espère qu’eux-mêmes ne se considèrent pas comme des agents immobiliers, puisque ce n’est pas la même réglementation. Un mandataire, c’est un agent commercial qui dépend d’un agent immobilier qui est titulaire d’une carte professionnelle.

Mon Podcast Immo : Pourtant, certains réseaux de mandataires sont adhérents à la Fnaim aujourd’hui ?

François Moerlen : Effectivement, il y a aussi des agents immobiliers qui lancent des réseaux de mandataires. Je pense qu’il faudrait mettre en place une charte de bonne conduite des réseaux de mandataires Fnaim parce que certaines pratiques me paraissent anormales, notamment celle qui consiste à entretenir une certaine ambiguïté sur l’identité du mandataire. Il faut de la clarté, de l’organisation, et c’est le rôle d’un syndicat professionnel comme la Fnaim d’y remédier.

Par Ariane Artinian