Agent immobilier : «J’ai bossé jour et nuit. J’ai même prospecté avec ma fille dans la poussette !»

Moins de quatre ans après avoir créé son agence immobilière au Plessis Robinson, Anne Boucaut Basso a remporté le titre d’Agence de l’Année de la région Ile-de-France au Palmarès de l’immobilier 2022. Et s’est hissée en 3ème position du Prix féminin de l’immobilier décerné par MySweetImmo. Rencontre avec une battante.

Portrait d'Anne Boucaut Basso, agent immobilier, fondatrice de Boucaut Immobilier au Plessis Robinson

© Christophe Lebedinsky/MySweetImmo

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« Enfant, lorsque je me rendais à des goûters d’anniversaire, je prêtais toujours attention à la disposition des lieux où je me rendais. Plus tard, au collège, j’adorais consulter les annonces immobilières dans les magazines. J’ai donc eu très tôt cette appétence pour l’immobilier

Après mon baccalauréat, j’intègre un BTS professions immobilières en alternance. De 2006 à 2008, je travaille ainsi une partie de mon temps dans une agence familiale spécialisée dans les biens de prestige. Malgré le fait que je sois alternante, je prospecte, je rentre des mandats et réalise des visites.J’ai vite appris à être autonome.

Une fois mon BTS obtenu, je pars six mois en Australie et, à mon retour en France, je trouve un poste de négociatrice dans une agence du Plessis-Robinson.

L’immobilier à taille humaine

C’était une petite agence de proximité avec des activités de vente, de location et de syndic. L’avantage de ce type de structure, quand on est négociatrice, c’est la synergie des différentes activités. Si, par exemple, les clients sont satisfaits du travail de l’agence en tant que syndic, ils nous confient plus facilement leurs biens quand ils souhaitent les vendre.

Je suis resté 9 ans et demi dans cette agence, j’étais seule sur le pôle vente, il y avait tout à faire et j’ai rapidement performé. Les deux premières années, j’ai enregistré 250 000 euros de chiffre d’affaires hors taxe et, les meilleures années, j’ai pu aller jusqu’à 430 000 euros hors taxes.

Je travaillais beaucoup mais je trouvais ça plutôt facile et fluide. Ce métier demande avant tout de l’écoute et de l’empathie. En immobilier, on n’achète pas une baguette de pain, les budgets sont conséquents. Les clients peuvent parfois, à juste titre, avoir peur, ils ont besoin d’être rassurés, d’être compris. Lorsqu’on les accompagne sur la vente ou l’achat d’un bien, on entre dans leur intimité, dans leur quotidien et leurs finances. Il faut vraiment aimer les gens et ne pas faire semblant.

Ne pas compter ses heures

Fin 2018, je deviens maman et, l’année suivante, je fais le choix de créer ma propre agence au Plessis-Robinson. Courant mai 2019, j’obtiens la carte T qui me permet d’exercer le métier d’agent immobilier et lance mon agence Boucaut Immobilier. A partir de là, j’ai remué ciel et terre ! Je suis allée voir tous les commerçants, j’ai fait de la publicité localement, j’ai réseauté de manière à avoir le plus de contacts possible sur le territoire. Je me suis donné les moyens, j’ai bossé jour et nuit. Il m’est même arrivé de prospecter avec ma fille dans sa poussette.

Les premiers mois s’enchainent à un rythme effréné et, en février 2020, mon mari David quitte son travail pour me rejoindre. Quelques jours plus tard, nous sommes confinés pour la première fois. Beaucoup d’agences ferment leurs portes. Pour ma part, je continue à répondre au téléphone et je noue des contacts avec plusieurs vendeurs qui se sentent démunis face à la situation. Je profite aussi de cette période pour suivre des formations, je me fais coacher et m’intéresse de près à la notion de mindset. Comme nous ne pouvons pas organiser de visites, mon mari commence à filmer les biens que nous avions en vente et nous créons une chaîne YouTube. En sortant du confinement, notre activité explose.

Il m’est parfois arrivé de me retrouver avec 30 biens en portefeuille. Mon mari a, quant à lui, développé le volet gestion locative et la communication digitale.

En janvier 2021, nous avons aussi créé une filiale, Les toits de Robinson, avec un agent immobilier avec laquelle je faisais régulièrement de l’inter-cabinet. Aujourd’hui, 10 collaborateurs travaillent à nos côtés essentiellement des agents immobiliers indépendants.

La visibilité, le nerf de la guerre

J’ai fait le choix d’avoir des locaux pour mon agence mais pas de vitrine, cela ne m’a jamais empêché de vendre et je fais tout pour ça : prendre les appels, faire les visites, réaliser des estimations, rédiger les compromis, etc. Aujourd’hui, je travaille beaucoup par recommandation, je ne fais plus de prospection mais plutôt du réseautage et du sponsoring au niveau local ce qui donne une bonne visibilité.

L’année dernière, par exemple, nous sommes devenus consultant officiel de l’émission de télévision « Proprio à tout prix » diffusée sur TMC. A l’occasion du Palmarès de l’immobilier 2022, je me suis vu remettre le Prix de l’agence de l’année sur la région l’Ile-de-France et j’ai obtenu le 3e prix Féminin de l’immobilier au niveau national. Ces récompenses représentent beaucoup pour moi à commencer par la reconnaissance du travail fourni.

Néanmoins, j’ai décidé de revoir mes priorités. C’est bien de réussir sa vie professionnelle mais j’ai aussi une vie de famille. D’ici 2024, je voudrais m’orienter vers la formation et le coaching à destination des conseillers immobiliers. J’aime transmettre et je me sens désormais légitime pour le faire.

Les 3 conseils réussite d’Anne Boucaut

1. Travaillez à 100% avec des mandats exclusifs. Le mandat exclusif permet, si le bien est au bon prix, de le vendre rapidement. C’est un outil qu’il faut absolument utiliser. A l’inverse, le mandat simple est une plaie puisqu’on a une chance sur deux ou trois de vendre le bien.

2. Soyez bien organisé. Dans votre agenda, ayez des plages horaires pour accomplir telle ou telle tâches. Ne vous laissez surtout pas dépasser.

3. Ayez toujours la volonté d’améliorer votre service client. Sans être dans le cliché du client est roi, la satisfaction  de vos clients est essentielle car elle est source de recommandations. Un bon service client passe, à mon sens, par de l’écoute, de l’empathie, de la disponibilité et la possibilité de leur proposer des services annexes : architecte d’intérieur, déménageur, courtier, diagnostiqueur, etc.

Par Sophie Herber