Trouble du voisinage : Pas besoin d’expertise pour constater les nuisances

Vous souffrez d’un trouble du voisinage ? Vous n’avez pas besoin d’attendre une expertise incontestable pour vous plaindre.

Femme souffrant de nuisances sonores et se bouchant les oreilles devant un mur avec graffitis bruits

© adobestock

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Il ne faut pas attendre pour se plaindre des nuisances de voisinage, qu’elles aient été officiellement ou scientifiquement constatées.

Elles existent dès lors que la victime les constate et cette dernière dispose alors de cinq ans pour saisir la justice si elle n’a rien obtenu à l’amiable, a indiqué la Cour de cassation.

Une fois le trouble de voisinage constaté, vous avez 5 ans pour saisir la justice

En appliquant cette règle, la Cour a jugé tardive la procédure engagée par un plaignant dix ans après avoir constaté la gêne causée par le bruit d’une usine installée à proximité. Ce plaignant avait attendu d’avoir confirmation de son dommage par une expertise incontestable qui aurait précisément mesuré les intensités sonores. Il soutenait que, sans cette expertise, rien n’aurait permis de prouver la réalité du bruit dont il se plaignait. Il était nécessaire, selon lui, d’apporter des éléments scientifiques voire des preuves pour pouvoir se plaindre.

Mais le plaignant avait un délai de cinq ans pour saisir le juge à partir de la réalisation du dommage ou de la date à laquelle il avait constaté ce dommage, a expliqué la Cour, et puisqu’il avait ressenti des nuisances anormales dès l’ouverture de cette usine, dix ans plus tôt, il devait agir dans les cinq ans. Sa procédure a donc été engagée trop tardivement. La mesure des décibels, l’évaluation du bruit, étaient à vérifier ou à discuter plus tard.

Les juges ont dès lors conclu que la demande de réparation ou de cessation du trouble était irrecevable, car trop tardive.

Référence juridique : Cass. Civ 3, 6.4.2023, H 22-12.928

Par MySweetImmo avec AFP