Immobilier : « Les prix de l’immobilier pourraient baisser fortement après les JO », Thierry Vignal (Masteos)

Dans ce 1er épisode de la rentrée immobilière, Ariane Artinian reçoit Thierry Vignal, président de Masteos, au micro de Mon Podcast Immo pour décrypter l’actualité du marché.

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Thierry Vignal, président de Masteos, est l’invité de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, il revient sur le secteur de immobilier qui souffre en cette rentrée. « Le marché est stress, aussi bien dans le neuf que dans l’ancien, explique t-il. On observe une augmentation des faillites d’agences immobilières. Des études notariales commencent aussi à licencier massivement.« 

Pas question de vendre un bien financé à 1 ou 2% pour réemprunter à 5% ou plus !

Les demandes de prêt immobiliers ont chuté drastiquement (-52% en un an selon l’Observatoire Crédit Logement). « Depuis quelques mois, les vendeurs s’agrippent à leurs biens financés avec des crédits immobiliers à 1 ou 2% . Et ne veulent pas réemprunter avec des taux à 5%.« 

Pour l’instant, les prix de l’immobilier n’ont pas vraiment baissé

La question que tout le monde se pose ? Pourquoi les prix ne baissent pas vraiment alors que la capacité d’emprunt des acheteurs à baissé de 30 % ? « Parce qu’il n’y a pas d’offres. C’est la loi de l’offre et de la demande. C’est une réaction en volume précède une réaction en prix avec un effet de retardement très long. Aujourd’hui, l’offre de biens chute encore plus vite que la baisse de la demande donc les prix ne baissent pas« .

Le fantasme du pactole Airbnb pendant les JO Paris 2024

Pendant combien de temps, les vendeurs vont-ils s’agripper à leurs financements à 1 ou 2 % et refuser une baisse de prix ?

« Mathématiquement, cet effet à retardement est proportionnel à l’écart qu’il y a entre les nouveaux taux et les anciens taux : dans certains pays, cet écart est faible, ce qui n’est pas le cas par exemple des Etats-Unis. Plus l’écart est important, plus les gens attendent le dernier moment avant de vendre et plus cela retarde la baisse des prix. Aux Etats-Unis, les prix continuent de grimper parce qu’il n’y a plus d’offre. En France, l’écart est un peu plus faible : on a emprunté à 2%, aujourd’hui on emprunte à 4 ou 5% « .

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Et les JO Paris 2024 pourraient bien faire office de bloqueur de marché : « A Paris et en Ile-de-France, les propriétaires veulent empocher 10 ou 15 000 euros de pactole Airbnb avant de vendre« .

A la rentrée 2024, la baisse des prix devaient enfin s’enclencher car les mandats de vente s’accumulent dans les agences immobilières. Les vendeurs vont finir par accepter les négociations sur les prix. La fin de l’année 2024 sera une bonne année pour les acheteurs !

« Pour l’instant, tout le monde sait que l’on peut gratter 10% à 15% si les biens sont affichés aux prix pratiqués l’an passé« , poursuit Thierry Vignal.

Nombre d’investisseurs qui visaient des colocations entre 300 000 et 500 000 euros l’an passé se rabattent sur des biens à 100 000 euros ou moins. Les meilleurs affaires immobilières ? Elles sont du coûté de Brest, Metz, Angoulême, Melun, Niort ou Montauban.

L’heure est à sélection darwinienne dans la proptech

Comment Masteos s’adapte à la conjoncture ? « On surveille nos coûts comme tous les acteurs de la Proptech. On est passé en modèle mandataire pour ouvrir de nouvelles villes« . Quid des actionnaires ? Ils sont stressés, de manière assez générale. Il faut dire que le secteur vit un « moment darwinien« . A suivre…

Par Olivia Delage
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