« Crise de l’immobilier : Faut-il emmurer Paris ? », Damien Hereng (FFC)
Il n’y a pas que le logement social, il faut penser aussi au logement privé rappelle le président de la Fédération Française des Constructeurs de Maisons individuelles au Premier ministre Gabriel Attal après son discours de politique générale.
Dans son discours de politique générale, le Premier ministre Gabriel Attal a mis en exergue l’importance capitale du logement social dans l’agenda gouvernemental. Si l’appui au logement social et intermédiaire reste essentiel, il est impératif de porter une attention équivalente aux enjeux entourant le secteur du logement privé. Sans cette démarche, la résolution de la crise du logement demeurera hors de portée.
Monsieur le Premier ministre, votre proposition de désigner 20 zones prioritaires pour accélérer les procédures, dans le but de construire 30 000 nouveaux logements en l’espace de trois ans, semble dérisoire face à l’ampleur du problème auquel le pays est confronté.
Je vous rappelle que selon l’Union Sociale de l’Habitat (USH) il faudrait construire ou remettre sur le marché 518 000 logements par an d’ici à 2040 afin de répondre aux besoins à venir de la population.
Pis, la seule perspective pour les Français résiderait donc dans la location d’un logement social ?
Je suis profondément indigné par ce discours.
Le débat sur le logement en France ne peut se limiter au seul soutien au logement social. Il doit également intégrer des réflexions approfondies sur la création de logements privés, dont l’importance est encore une fois niée.
Plus qu’une erreur manifeste d’appréciation, il s’agit d’une faute grave.
L’accès à la propriété demeure le rêve de nombreux Français. Elle symbolise pour la plupart des concitoyens, stabilité, sécurité et réalisation personnelle. C’est aussi parfois le seul moyen de capitaliser et assurer son avenir.
Votre analyse témoigne d’un manque flagrant de vision et de compréhension des enjeux réels auxquels notre pays est confronté. La construction de logements neufs et de maisons individuelles n’est pas simplement une question de bâtiment, mais elle est le socle indispensable à la création d’emplois, à la réindustrialisation, à la relance de la natalité.
À lire aussi
Non, « les Français ne demandent pas la lune » et oui ils veulent la sécurité, l’éducation et l’accès à la santé, mais sans un toit sur la tête, aucune n’a de sens !
Vous dites « vouloir répondre à leurs inquiétudes et porter leurs espoirs », mais vous êtes sourd à leurs cris.
Monsieur le Premier ministre, il est temps de reconnaître la valeur et l’importance du secteur de l’habitat privé. Nous demandons des actions concrètes, une politique qui soutient réellement la construction de l’habitat préféré des Français.
Faut-il que nous emmurions Paris avec nos briques et notre mortier pour que nous soyons enfin entendus et que vous agissiez ?
La construction de logements neufs, collectifs et individuels, doit être une priorité nationale, et nous n’accepterons rien de moins.