Immobilier, budget, retraite… Ce que peut changer la chute du gouvernement de Michel Barnier

Retraites, fiscalité, logement et marché immobilier : l’instabilité politique pourrait bouleverser vos finances et vos services locaux. Voici les principaux enjeux et conséquences pratiques.

Michel Barnier, premier ministre prenant la parole au perchoir a l'assemblee nationale

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La crise politique actuelle en France, marquée par l’incapacité à voter un budget pour 2025, soulève des questions concrètes pour les citoyens. Derrière les débats économiques et financiers, des impacts sur le logement, le marché immobilier, vos impôts et les services publics se dessinent. Voici un décryptage des principaux changements possibles pour les ménages.

Les retraites : une revalorisation plus favorable ?

Si le gouvernement tombe et qu’un budget technique est adopté, les retraites seront automatiquement revalorisées à hauteur de l’inflation dès janvier. Cela inclut toutes les pensions, même celles dépassant le SMIC, contrairement au projet initial qui réservait cette hausse complète aux petites pensions.

👉 Ce que cela signifie pour vous : Si vous êtes retraité, votre pension pourrait augmenter davantage et plus rapidement qu’avec le budget initialement prévu.

Vos impôts sur le revenu pourraient augmenter

Un budget reconduit gèlerait le barème de l’impôt sur le revenu. Résultat : 380.000 foyers supplémentaires deviendraient imposables, et 17 millions de ménages verraient leur facture fiscale augmenter.

👉 Ce que cela signifie pour vous : Si vos revenus ont légèrement augmenté en 2024, vous risquez de payer davantage d’impôts en 2025, car le seuil d’imposition ne serait pas réajusté à l’inflation.

Logement et collectivités : des services locaux en danger

Autre perdant, les collectivités territoriales, dont la dotation versée par l’Etat risquerait d’être gelée, souligne Maxime Darmet, qui y voit un risque pour le fonctionnement des services publics. Certaines pourraient compenser le manque à gagner en relevant les taxes locales, notamment la taxe foncière, selon lui.

Le gel des dotations de l’État aux collectivités locales pourrait limiter les budgets destinés à l’entretien et à la construction de logements sociaux ou d’infrastructures urbaines. Certaines communes pourraient compenser ce manque en augmentant les taxes locales, notamment la taxe foncière.

👉 Ce que cela signifie pour vous : Les propriétaires risquent de voir leur taxe foncière augmenter, tandis que les projets de logements abordables ou d’amélioration urbaine pourraient être ralentis.

Location et marché immobilier sous tension

La crise politique pourrait également accentuer les tensions sur le marché locatif. Moins d’investissements publics et une fiscalité incertaine pourraient dissuader certains propriétaires de louer leurs biens ou d’investir dans l’immobilier locatif.

👉 Ce que cela signifie pour vous : Si vous êtes à la recherche, sachez que l’offre locative pourrait se raréfier encore notamment dans les grandes villes.

Crédit immobilier : des taux sous pression

« Les conséquences de la censure pourraient nous coûter la confiance de nos créanciers et de nos voisins« , a mis en garde mardi le président du Medef Patrick Martin, première organisation patronale. Rétif à l’incertitude, les marchés financiers connaissent déjà des secousses. Après que Michel Barnier a engagé la responsabilité de son gouvernement, le taux de l’emprunt public français à dix ans a immédiatement grimpé, passant en quelques heures de 2,86% à 2,92%.

Le « spread », écart entre les taux de la France et de l’Allemagne, baromètre de la confiance des investisseurs, a lui aussi connu lundi une hausse rapide, à 0,88 point. Dans son malheur, la France a un allié de poids: la Banque centrale européenne. Elle a engagé en juin une politique de baisse des taux, permise par le recul de l’inflation en zone euro, détendant la pression sur les taux d’intérêt demprunts d’État. Reste que « si rien ne bouge dans les prochains mois, une lassitude pourrait s’installer sur les marchés, et alors, tout pourrait très vite s’emballer », prévient Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM.

L’instabilité politique a déjà fait grimper les taux d’emprunt public, un indicateur qui influence aussi les prêts immobiliers. Si la situation persiste, les taux des crédits immobiliers pourraient augmenter légèrement, rendant les emprunts plus coûteux.

👉 Ce que cela signifie pour vous : Si vous avez un projet d’achat immobilier, anticipez une possible hausse des taux. Les prêts à taux variable ou les renégociations pourraient aussi être impactés.

Par MySweetImmo