Immobilier : Michel Barnier relève le plafond des frais de notaire, un coup dur pour les acheteurs

Le relèvement des frais de notaire annoncé par le Premier Ministre Michel Barnier hérisse le poil des candidats à l’accession et des professionnels de l’immobilier.

Le Premier ministre français Michel Barnier (au centre) aux cotes de la ministre française des Partenariats territoriaux et de la Decentralisation, Catherine Vautrin (au centre gauche), et de la ministre francaise du Logement et du Renouvellement urbain, Valerie Letard

© DAMIEN MEYER AFP

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Pour alléger les efforts budgétaires demandés aux départements, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé la possibilité de relever le plafond des taxes prélevées sur les transactions immobilières, une mesure qui hérisse le poil des professionnels de l’immobilier.

Les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), souvent appelés « frais de notaire » par abus de langage, constituent la majeure partie des frais payés pour l’achat d’un bien immobilier.

Ils représentent un cinquième des recettes des départements et ont fortement chuté depuis deux ans face à la crise du marché immobilier.

Les départements peuvent fixer un taux de DMTO jusqu’à 4,5% du prix d’achat d’un bien immobilier ancien, auquel s’ajoutent des taxes perçues par l’État et les communes.

Michel Barnier a proposé vendredi de relever ce plafond de 0,5 point, à 5%, pour trois ans, et laisse aux départements le choix de se saisir ou non de cette option.

Une mesure qui inquiète les professionnels de l’immobilier

Si « l’intention est louable pour les collectivités territoriales », la hausse des DMTO « risque de décourager les accédants à la propriété et de compromettre la timide reprise observée à la suite de la baisse – salutaire – des taux d’intérêt », estime Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Pour Maël Bernier, directrice de la communication du courtier Meilleurtaux, c’est une « très mauvaise nouvelle pour les plus jeunes acheteurs », pour qui le « premier achat » sera « encore plus difficile », a-t-elle réagi sur X.

Inquiète elle aussi pour le pouvoir d’achat immobilier des primo-accédants, Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi, calcule que la hausse de 0,5 point des DMTO « représente 1.250 euros supplémentaires pour un crédit moyen de 250.000 euros« .

La reprise du marché immobilier mise en péril ?

Le Conseil supérieur du notariat « prend acte » de cette annonce et attend de pouvoir « mesurer l’impact sur le marché immobilier, qui n’a pas encore repris », a indiqué à l’AFP sa porte-parole Céline Deschamps.

« Nous devons rester vigilants (…) sur les conditions de la reprise » du secteur immobilier, actuellement « à l’arrêt« , a souligné Michel Barnier. Il considère néanmoins que « l’effort indiqué est acceptable de ce point de vue-là ».

Satisfait d’avoir été « entendu », François Sauvadet, président de Départements de France, réfute les craintes d’une accélération de la crise de l’immobilier.

Il rappelle que « la construction neuve n’est pas impactée » et estime compréhensible de payer « quelques centaines d’euros de plus pour participer à la cohésion« .

Loïc Cantin s’attend à ce que l’option de relever le plafond des DMTO soit « utilisée par l’ensemble des collectivités locales » et que la mesure soit pérennisée.

Par MySweetImmo avec AFP