Immobilier : Selon les notaires, en mars, le marché repart !
Les signes de reprise sont enfin là. En mars, le marché immobilier confirme l’amélioration observée depuis l’automne dernier. Décryptage des tendances avec le professeur Bernard Thion et Immonot.com.

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Ce mois-ci, l’analyse du professeur Bernard Thion pour Immonot.com met en lumière les premiers signes de reprise dans un contexte où taux d’intérêt assouplis et prix stabilisés offrent un nouveau souffle aux porteurs de projets.
Activité : achats en hausse
Poursuivant sa tendance à la hausse, le marché immobilier confirme l’amélioration observée depuis l’automne dernier. Il était temps car la crise issue au départ d’une augmentation rapide des taux d’intérêt décidée par le Banque Centrale Européenne (BCE) pour lutter contre l’inflation a fait bondir le coût des prêts immobiliers. Elle a entraîné une chute de 35 % des transactions dans l’ancien avec, notamment, la quasi-disparition des primo-accédants.
Le logement locatif aurait dû prendre le relai, mais la suppression de certaines mesures fiscales et la multiplication des normes destinées à la rénovation énergétique ont eu tendance à décourager les propriétaires à mettre leurs biens en location ou à investir dans de nouveaux programmes immobiliers. Au lieu de 400 000 logements mis en chantier en 2022, seuls 258 000 logements ont vu le jour en 2024. Avec pour conséquence la perte de 30 000 emplois dans le secteur du bâtiment et, en dépit de cette pénurie de biens nouveaux ou anciens mis sur le marché, une baisse des prix limitée à 5 %.
Heureusement, suivant l’Insee le nombre de ventes de logements anciens a légèrement augmenté en ce début d’année passant de 780 000 à 794 000, tout comme le nombre de mises en chantier de logements neufs qui remonte à 294 000 sur un an. Avec l’arrivée du printemps et l’amélioration du pouvoir d’achat des acquéreurs, les notaires ayant répondu à l’enquête redeviennent aussi plus optimistes.
Leur proportion à prévoir une augmentation d’activité passe ainsi de 29 % à 44 % en deux mois tandis que celle correspondant à une réduction de volume passe de 24 % à 22 %. À Pacé, dans les environs de Rennes, Arthur Pinel reste cependant très prudent en précisant : « Augmentation des volumes de vente depuis mi-janvier, le contexte global reste fragile »

Prix : offres à saisir
Baisse des taux et plus grande souplesse des banques à accorder des crédits permettent de nouvelles transactions à des prix plus élevés que précédemment. Alors même que les prix offerts demeurent globalement stables, c’est donc la diminution de la proportion des transactions sur des prix en baisse qui va se traduire par une tendance haussière de l’ensemble.
Ainsi, dans cette dernière enquête sur les logements, la proportion des notaires à prévoir pour avril une baisse des prix diminue très légèrement de 34 % à 30 % alors que ceux prévoyant une hausse reste stable proche de 0 %. Il en résulte une remontée du solde des opinions de -0,32 à –0,30. Parallèlement, ce solde passe de -0,37 à -0,36 pour les terrains constructibles et augmente de – 0,34 à -0,48 pour les commerces prenant acte des déclarations à l’emporte-pièce du nouveau Président des États-Unis.

Le conseil des notaires : la vente en priorité
Il faut profiter de l’éclaircie actuelle sur le marché immobilier pour d’abord revendre un bien avant d’en acheter un nouveau. C’est le conseil suggéré par 94 % des correspondants qui ont participé à l’enquête. Pour les terrains, l’échéance étant plus éloignée, cette proposition est moins sensible et ne recueille que 61 % des avis.