Crédit immobilier : Le marché est à l’arrêt et cela n’a rien à voir avec la remontée des taux pratiquée par certaines banques

Depuis les mesures de confinement décidées à la mi-mars, le marché des transactions immobilières est, du fait de la fermeture des agences et des études notariales, à l’arrêt. L’analyse du courtier Emprunt-Direct.

alban lacondemine

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La crise du Covid-19 aura marqué une rupture sur le marché du crédit à l’habitat. Depuis les mesures de confinement décidées à la mi-mars, le marché des transactions immobilières est, du fait de la fermeture des agences et des études notariales, à l’arrêt, impliquant l’évaporation de flux entrants sur le front des prêts à l’habitat. Par ailleurs, outre la nette diminution de la demande, le marché du crédit immobilier subit un autre phénomène, à savoir une capacité de traitement bancaire affectée par la
crise du Coronavirus, les effectifs des établissements ayant été adaptés en urgence. Une grande partie des institutions financières est aujourd’hui focalisée sur les demandes de report et la distribution du prêt garanti par l’État aux entreprises, certaines d’entre elles ayant été durement affectées par le choc sanitaire.

Aussi, après un début de mois de mars marqué par une relative stabilité des taux, nombre d’établissements ont signifié aux courtiers qu’elles n’accepteraient pas jusqu’à nouvel ordre de demandes de crédit immobilier, et n’ont de facto pas communiqué de grilles pour avril. Si quelques établissements bancaires les ont transmises, celles-ci s’établissent en hausse par rapport à mars, ou étaient, pour certaines déjà plus élevées que la moyenne du marché. Notre baromètre étant alimenté par un nombre moins important de grilles, celui-ci s’avère globalement en nette augmentation avec une hausse des taux allant jusqu’à 30 points de base.

taux crédit avril

« La hausse des taux constatée ce mois-ci s’explique par une moindre pression concurrentielle sur le front du crédit immobilier, segment délaissé par une majeure partie de banques en ce temps de crise majeure. Alors que la période est traditionnellement marquée par l’entrée dans le premier temps fort habitat de l’année et par une relative concurrence dans l’acquisition client, la crise du Covid-19 a clairement bousculé le secteur bancaire, qui doit répondre à divers besoins liés à au choc sanitaire, dont le financement des entreprises. Seules quelques banques restant actives sur le marché du prêt immobilier ont communiqué des grilles réévaluées. Et l’augmentation des rendements constatée depuis un mois sur les marchés obligataires tend, quant à elle, à conforter cette tendance », note Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct.

Le Coronavirus marque en tout cas une rupture majeure sur le marché du financement, notamment en termes de coût du risque. Il y a fort à parier que la perception vis-à-vis de celui-ci sera différent lorsque les agences rouvriront et que le marché du crédit à l’habitat repartira. En cas de hausse des taux, le pouvoir d’achat immobilier s’en trouvera affecté, si les vendeurs s’aventurent à reconduire leurs prix d’avant crise. Ces derniers pourraient devenir, tant en zone tendue qu’en zone détendue, la
seule variable d’ajustement d’un marché où les volumes auront été clairement affectés par plusieurs semaines de confinement et de déconfinement. L’autre inquiétude réside dans l’impact de l’ordonnance du 25 mars relative à l’état d’urgence sanitaire, qui va décaler et reporter un certain nombre de délais suspensifs jusqu’à la fin de cette période, au 24 juin 2020. Ceci se traduira de fait par un manque béant de transactions durant cette période.

Par MySweet Newsroom