« Conversation dans VOTRE salon #6 » avec Rens Lipsius, artiste confiné

Confiné à Harare, au Zimbabwe, Rens Lipsius a reçu Ariane Artinian dans son atelier. Il nous raconte son confinement.

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Nature et consolation

L’artiste Rens Lipsius est confiné à Harare, la capitale du Zimbabwe. Il n’est toutefois pas en centre-ville. Il loue un petit cottage où la nature s’infiltre, loin des grands parcs où il a l’habitude de travailler, et il supporte un confinement aussi difficile qu’en France. Pas le droit de sortir sans gant et sans masque … Pourquoi est-il au Zimbabwe ? Il a été invité il y a un an par un parc pour aider à la préservation de la faune sauvage. Il continue encore aujourd’hui à rendre hommage à la beauté de la nature, à faire de la magie, comme il le dit, avec sa peinture. Et, à son retour en France, il éditera sûrement un livre. « Chaque jour, je travaille, explique-t-il. La faune sauvage nous fait tous rêver. C’est un monde qui nous console encore plus aujourd’hui qu’avant. »

Routine

Il limite ses temps de sortie et ne sort que tous les 10 jours pour acheter de quoi manger. Il travaille beaucoup. Sur sa table en extérieur trône une lampe de poche et un appareil photo. Des outils indispensables …

Confinement

« Se retrouver ici fait partie du côté surréaliste de la situation. Le confinement au Zimbabwe n’a pas de sens. Il y a très peu de cas. C’est le raisonnement par la peur. Le Zimbabwe n’est pas le même pays. La population est essentiellement constituée de jeunes. Avec ce confinement, le pays se retrouve dans de grandes difficultés. Et il arrive ce que je craignais : le braconnage sévit encore plus, 6 rhinocéros ont déjà été tués dernièrement.»

Mal du pays

Lorsque le confinement a été décidé, Rens Lipsius avait une décision à prendre dans la journée : partir ou rester ? Il est resté. Et il continue à travailler. « Nous avons nourri une machine qui a détruit notre environnement. Les parcs sont braconnés parce que la chine prend possession de tout en Afrique et, à mon petit niveau, j’essaye de mettre tout ça en lumière. Ce que j’aime ici ? Dans la brousse, chacun vit avec la conscience que chaque jour est une journée gagnée. La nature ici à une intelligence différente de la nôtre. Cela me rend optimiste. »

Une journée type

Ici, on se lève avec la nature. « Les oiseaux chantent tellement forts que tu es obligé de te réveiller, raconte-t-il. Tu as l’impression qu’ils sont dans la chambre.»

Livre de chevet

Son livre de chevet, « 20 ans après », d’Alexandre Dumas ». Son conseil lecture ? « The Night Of The Full Moon » de l’auteur Sud Africain Laurens Van Der Post, peu connu ( à tort) en France.

Son état d’esprit

La théorie du filet de poisson. « C’est quelque chose qui te rattrape quand tu as l’impression de tomber, explique-t-il. Tu ne tombes pas parce que tu trouves des solutions. Beaucoup de gens pensent être en chute libre pendant ce confinement. On va trouver des solutions. Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de la force mentale.»

Le déconfinement

« Ce sera un soulagement. Beaucoup de gens au Zimbabwe commencent à souffrir de la famine. Le Gouvernement n’aide pas la population ».

Etre sweet, c’est quoi ?

Il faut beaucoup d’effort pour être sweet. « D’une manière générale, il faut faire un effort chaque jour pour faire de sa vie quelque chose d’extraordinaire. »

Son choix musical

Les Amours du Poète (Dichterliebe) de Robert Schumann et plus spécialement Im Wunderschein  Monat Mai

Revivez ici un nouvel épisode de « Conversation dans VOTRE salon », avec Rens Lipsius, artiste confiné, qui nous a reçu à Harare (Zimbabwe).

 

 

Par Olivia Delage