Immobilier et crise sanitaire : « La pénurie d’offre a pour conséquence que les prix ne baissent pas », Alain Dinin (Nexity)

A l’occasion de la publication des résultats du premier semestre 2020 de Nexity, son président Alain Dinin tire les enseignements de la crise sanitaire.

Alain Dinin

© E.Legouhy

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La crise sanitaire qui a démarré en mars dernier avec la mise en place d’un confinement strict a un impact très fort sur l’ensemble de l’économie française, et Nexity n’est naturellement pas épargné. De fortes incertitudes persistent sur les conséquences économiques et sociales de la crise. Néanmoins, nous tirons de cette période de grands enseignements.

Le logement, un bien public essentiel

Le rôle du logement comme bien public essentiel à la société a été encore plus mis en évidence pendant la période de confinement : l’obligation de construire plus et de mieux loger sera donc encore plus pressante à l’avenir.

Le logement, un refuge

Le logement est aussi un refuge et un recours naturel pour les investisseurs. Même si le marché français du résidentiel sera en baisse cette année, il est très significatif que Nexity ait réalisé sur ce premier semestre un volume de réservations de logement neuf stable par rapport à l’année précédente, et une croissance en valeur de son chiffre d’affaires réservé ; cela est dû à une baisse, d’ailleurs contenue, de la demande des clients particuliers, compensée par une très forte hausse des réservations réalisées par des investisseurs institutionnels, notamment CDC Habitat ; il n’y a donc pas destruction de la demande, mais substitution de la demande.

Une pénurie aiguë d’offre de logements

Le marché français est aujourd’hui dans une situation de pénurie d’offre encore plus aiguë que les années passées. Ce qui est en cause, ce n’est pas tant le changement de majorité dans un nombre important de métropoles et de villes moyennes, ni l’affirmation politique de l’écologie, que l’inefficacité croissante de règles d’urbanisme trop juridiques et trop complexes et c’est une tolérance excessive des pouvoirs publics pour la rétention foncière. Cette pénurie d’offre a pour conséquence que les prix du logement, qui devraient logiquement s’ajuster à la baisse compte tenu de la crise, ne baissent pas.

La pire récession depuis près d’un siècle

Face à la pire récession depuis près d’un siècle, le gouvernement devrait logiquement s’appuyer sur le logement et sur le bâtiment pour contribuer au plan de relance qui devrait être présenté à la rentrée. Pour être efficace, ce plan devra porter à la fois sur l’offre et sur la demande et faire une place importante à des actions d’efficacité énergétique et environnementale, tant dans le neuf que dans l’ancien.

Des perspectives solides pour le logement, transformation en vue pour les bureaux

Si le logement offre des perspectives très solides, l’immobilier de bureau devrait être affecté à court terme, avec une phase d’attentisme des investisseurs et des preneurs. Pour autant, même si le télétravail a pris une place plus importante grâce à la crise sanitaire, les scénarios sur une baisse durable du nombre de mètres carrés de bureau ne paraissent pas crédibles. En revanche, la conception et l’usage des bureaux vont se transformer et Nexity est d’ores et déjà prêt avec des offres de services innovantes.

Traverser la crise pour mieux rebondir

Nexity est très bien placé pour tirer parti de toutes ces tendances : très largement leader sur le marché de l’immobilier résidentiel en France, il est un partenaire naturel pour les investisseurs institutionnels. Pionnier en matière d’immobilier durable, Nexity souhaite faire de l’affirmation de l’exigence écologique dans la ville un avantage concurrentiel ; enfin et surtout, face à la modification des usages et aux mutations très rapides de la demande, les métiers de services de Nexity et leur forte intégration avec les métiers de promotion nous apparaissent très clairement comme un avantage concurrentiel. C’est pour cela que j’ai décidé de mettre en place un nouveau Comité exécutif, sur une base élargie à 12 personnes, dont l’objectif est de soutenir la croissance à moyen terme du Groupe.

Malgré une crise d’une dureté inouïe, Nexity est resté profitable au premier semestre. L’agilité de son organisation décentralisée, la résilience que lui confère son modèle « asset light », la solidité de son bilan, et les perspectives de croissance à moyen terme de ses métiers, devraient lui permettre de bien traverser cette crise pour mieux rebondir.

Par MySweet Newsroom