Immobilier : « Demain, qui sait, une femme présidente de la FNAIM ? », Jean-Marc Torrollion
Jean-Marc Torrollion expose sa vision de la femme dans l’entrepreneuriat immobilier et les enjeux de la parité à la Fédération nationale de l’immobilier au micro d’Ariane Artinian.
Mon Podcast Immo : Vous venez de lancer une campagne mettant en avant les entrepreneur(e)s de l’immobilier, comment en avez-vous eu l’idée ? Quel en est l’objectif ?
Jean-Marc Torrollion : Tout a commencé en regardant quelques publications et je me suis rendu compte que seul MySweetImmo se démarquait lors de la mise en avant des entrepreneur(e)s. Je trouve que les autres se répètent beaucoup, traitent du sujet sous le même angle et présentent beaucoup d’hommes, ce qui occulte de la richesse des hommes et femmes exerçant ce métier à titre indépendant.
L’idée est de mettre en lumière des femmes et des hommes faisant marcher leur entreprise et qui sont la richesse globale de l’offre de service de ce pays en matière immobilière.
Nous avons sélectionné ces personnes, ces entrepreneur(e)s, nous avons eu beaucoup de candidat(e)s et nous avons commencé par une entre entrepreneuse reconvertie.
Selon moi, la richesse de ce métier et de l’immobilier, c’est que l’on peut exercer sous des angles différents, à l’échelle que l’on souhaite.
J’ai tenu à mettre en avant une femme dans cette première campagne, elle correspond parfaitement à l’idée que nous nous faisons à la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) de l’entreprenariat. Il s’agit d’un entrepreneuriat de TPE, de reconversion professionnelle, avec une haute estime finalement de sa mission.
Il y aura bien entendu des portraits masculins, nous souhaitons effectuer une mise en avant paritaire de ces entrepreneur(e)s.
Mon Podcast Immo : Ce que je retiens de votre démarche c’est justement la parité : on met les femmes en avant, comme les hommes !
Jean-Marc Torrollion : C’est tout à fait juste, il y a 2 approches pour ce genre de sujet. « Me met-on en avant car je suis une femme ? » ou alors « Me met-on en avant car je suis une entrepreneuse adhérente de la FNAIM ? ». Bien évidemment nous vous mettons en avant car vous êtes une entrepreneuse à la FNAIM.
Je voudrais tout de même rajouter qu’à la FNAIM nous avons un enjeu de parité dans nos structures et j’ai lancé ce débat pour que demain nous obtenions cette parité dans les structures de la FNAIM.
Mon Podcast Immo : Quels sont ces objectifs de parité ?
Jean-Marc Torrollion : J’ai fixé un objectif à la fédération, j’aimerais le mettre en place et faire voter une motion et celle-ci aura lieu lors de notre assemblée générale du 24 juin.
Je souhaite que l’on se fixe comme objectif que 30% des membres de nos conseils d’administration, national comme les chambres locales, soient composés dorénavant de femmes. Je sais que cet objectif est déjà atteint dans beaucoup de chambres, et par ce biais, j’aimerais qu’il y ait de plus en plus de présidentes de chambre féminines et qui sait de candidature pour être présidente à la tête de la fédération.
Mon Podcast Immo : Combien avez-vous de femmes, aujourd’hui, dans le conseil d’administration et de femmes présidentes de chambre ?
Jean-Marc Torrollion : 14% de nos présidents sont des présidentes au niveau de nos chambres et sur les 15 membres du conseil d’administration nous comptons seulement 2 femmes.
Mon Podcast Immo : 30% c’est déjà un premier pas mais ce n’est pas la parité
Jean-Marc Torrollion : J’ai deux façons de voir les choses, soit j’impose 50% mais sur une durée plus longue, soit je fixe un objectif de 30% en étant persuadé qu’on atteindra de toute évidence les 50%.
Mon Podcast Immo : Comment réagissent les autres membres du conseil d’administration ?
Jean-Marc Torrollion : Tout le monde a réagi très positivement car nous sommes en train de prendre conscience que nous avons beaucoup d’adhérentes. En réalité nous avons 2700 cartes professionnelles à la FNAIM qui sont détenues par des femmes. Nous savons que la majorité de nos emplois sont féminins, c’est une profession de femme. Au-delà de la légitimité économique, au-delà de la légitimité de la compétence qui ne fait pas débat ; il reste à avoir la légitimité politique dans notre institution qui correspond à la réalité sociologique de nos adhérents.