Crédit immobilier : des taux toujours aussi bas avec un taux moyen à 1%
Arnaud Guilleux, président fondateur du courtier en ligne monemprunt.com rappelle que l’allongement de la durée se traduira toujours par une augmentation du coût total du prêt.
Fin 2020, la baisse des taux d’emprunt atteignait un seuil record, plus vu en France depuis 60 ans. Le second trimestre 2021 confirme cette tendance avec des taux toujours plus bas mais c’est surtout la durée moyenne des prêts qui ne cesse de s’allonger.
Des taux historiquement bas
L’année 2020 affichait déjà des taux records (0,30 % sur 10 ans par exemple), et ce début d’année 2021 confirme la tendance avec des taux immobiliers qui continuent d’être orientés à la baisse. Une légère augmentation est attendue dans les prochaines semaines mais globalement les taux resteront bas.
Nous savons que les banques vont maintenir leur stratégie sur l’année 2021. Même si le profil des emprunteurs finançables a été durci et que le critère d’apport devient déterminant, les banques vont maintenir des taux bas aux alentours des 1% et nous avons pu observer une production de prêts en nette progression (+ 10%) sur les mois de mars et d’avril. Ce chiffre explose si on devait le comparer à l’année dernière mais il convient tout de même de rappeler que la période de mars à juin 2020 avait été marquée par le premier confinement entrainant logiquement une baisse du nombre de prêt (42%).
L’écart entre les bons et les mauvais dossiers s’accroit
Les banques sont plus sélectives et on remarque également que l’écart des taux entre les bons et mauvais dossiers s’accroit. On voit de plus en plus sur le marché « une non prise en charge » de certains dossiers, les banques considérant que certains profils affichent aujourd’hui un taux d’endettement trop élevé alors que ces mêmes dossiers auraient pu être acceptés il y a encore trois quatre mois. Je tiens à rappeler que le Haut Conseil de Stabilité Financière demande à ce que les banques ne délivrent plus de crédit qui endette les ménages à plus de 33% de leurs revenus.»
La durée des prêts ne cesse de s’allonger
Ce qui est plus alarmant c’est la durée moyenne des emprunts qui n’a jamais été aussi élevée. Et il n’y a pas de surprise, l’allongement de la durée se traduira toujours par une augmentation du coût total du prêt. On notera que les prêts d’une durée de plus de 25 ans ne représentent que 0,2% de la production au mois de mai, mais les prêts d’une durée comprise entre 20 ans et 25 ans ont pris encore plus d’importance pour atteindre presque 57% de toute la production des crédits à l’accession.
En faisant le bilan de ces derniers mois et en prenant en compte l’évolution des taux on constate que la durée moyenne d’emprunt est aujourd’hui de 20 ans contre 19 ans il y a encore deux mois. C’est du jamais vu, au-delà des fluctuations qui se constatent d’un mois sur l’autre. Le point positif dans tout ça c’est que cela permet d’absorber la hausse des prix des logements qui se renforce au fil des mois. Ce qui permet également dans la plupart des cas de ne pas endetter les ménages à plus de 33%. Cet allongement de la durée des prêts est encore plus impressionnant si nous devons le comparer à l’année 2015, la moyenne était alors de 17 ans et dans les années 2000 de 14 ans…