Clap de fin pour l’appli Lici malgré l’adhésion des pros de l’immo

Le COVID a eu raison de l’application Lici… Après 6 années à démocratiser la pratique de l’inter-cabinet en France, la plateforme a cessé son activité le 1er septembre. Retour sur cette aventure avec son fondateur Rudy Cohen qui nous explique les raisons de cet arrêt.

Rudy Cohen

© adobestock

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Mysweet’immo : Pourquoi aviez-vous créé Lici ?

Rudy Cohen : L’idée était de rassembler tous les professionnels de la transaction immobilière sur une seule et même plateforme de partage de mandats. Les solutions existantes ne correspondaient plus aux nouvelles méthodes de travail. Nous avons simplifié et modernisé la pratique en faisant sauter certains verrous idéologiques, technologiques et politiques. Par exemple, nous étions les premiers à relier entre eux les professionnels mandataires, chasseurs d’appart et agences traditionnelles. 

Aussi, nous voulions promouvoir les nouvelles technologies émergentes de l’immobilier (Proptech) sur une Market Place de services. Je me rappelle qu’à l’époque où j’intégrais les services de Matterport dans Lici, beaucoup étaient dubitatifs. Aujourd’hui la visite virtuelle est devenue un standard. Avant son arrêt définitif notre plateforme intégrait plus de 40 solutions Proptech, 13.000 professionnels et plus de 500.000 mandats partagés.

Mysweet’immo : L’application avait-elle rencontré l’adhésion des professionnels ?

Rudy Cohen : Franchement oui. En deux ans, parti de rien, nous rassemblions plus de 1500 utilisateurs à Paris (et 8000 en France), là où notre concurrent historique plafonnait à 500 utilisateurs. Je l’ai définitivement compris quand l’AMEPI et SeLoger ont voulu nous racheter en 2019.

Mysweet’immo : Etes-vous toujours convaincu par les vertus de l’inter-cabinet ?

Rudy Cohen : Il faut être fou ou très mauvais en math pour ne pas être convaincu… Comme on dit, mieux vaut partager 50% de quelque chose que 100% de rien. Rien qu’en 2019, Lici a généré plus de 400 millions d’euros de transactions grâce au partage de mandat. 

Mysweet’immo : Est-ce la crise du Covid-19 qui a eu raison de Lici ?

Rudy Cohen : Malheureusement oui. Notre appli était vieillissante. Le COVID-19 a cruellement impacté notre faible trésorerie et ralenti drastiquement le développement de notre nouvelle version qui n’a pas pu aboutir correctement. Après un audit de nos 2 000 clients payants, nous avions pourtant réuni tous les ingrédients pour plier le marché. Ce n’est que partie remise…

Par Olivia Delage