Crédit immobilier : Vers une production au compte goutte

Une tendance à l’immobilisme tend à se dessiner sur le front de l’activité en crédit immobilier durant la période estivale selon la dernière note de conjoncture du courtier Emprunt Direct.

Les banques délivrent des crédits immobiliers au compte goutte cet été

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Des hausses de taux de 10 à 20 points de base début juillet

Les grilles émanant des établissements financiers partenaires d’Emprunt- direct.com durant les premiers jours du mois sont nettement moins nombreuses qu’à l’accoutumée. Certaines banques ont interrompu la prescription, les grilles de taux qu’elles sont à même de proposer étant parfois supérieures à celles du taux d’usure. Les quelques grilles communiquées font état d’un mouvement haussier qui reste plus marqué sur les durées courtes. Les taux s’apprécient ainsi de 10 à 20 points de base.

Certains établissements se sont mis temporairement à l’écart du marché, dans un contexte où la remontée du taux d’usure appliqué au titre du troisième trimestre n’est que de 17 points de base pour les prêts supérieurs à 10 ans. Certaines banques répercutent, certes, les hausses de taux constatées sur les marchés obligataires, mais elles ne peuvent pas appliquer ces rehaussements à la mesure de ceux observés depuis le début de l’année sur les marchés de taux. La répercussion d’un mouvement de plus de 200 points de base, semblable à celui observé sur les OAT 10 ans depuis la fin décembre 2021, serait en effet de nature à réduire considérablement la finançabilité du reste des ménages éligibles.

La production de crédit immobilier pénalisée par la hausse des taux et l’érosion de la demande

« Le mouvement de hausse des taux et la remontée trop limitée du taux d’usure impacte négativement le marché du crédit immobilier. La demande en prêt à l’habitat tend à s’éroder, du fait des réajustements successifs appliqués par les établissements bancaires au cours des derniers mois. Un blocage en matière d’offre de crédit est constaté, certaines banques refusant toute étude de dossiers, quand d’autres établissements un peu plus actifs en matière de délivrance de crédits les accordent au compte-goutte. Certaines banques sont par ailleurs davantage sourcilleuses quant à la qualité du dossier, et sont particulièrement attentives à l’impact de divers facteurs, comme la hausse des coûts de l’énergie et le reste à vivre après projet. Le refus de toute modification du calcul du taux d’usure par les autorités impliquera de facto, en l’état actuel des conditions de marché, une réduction drastique de la production de crédit immobilier tout au long du trimestre », indique Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct .

Par MySweet Newsroom