Proptech : « Face au tarissement des fonds, nous avons dû revoir notre copie », Antonio Pinto (Bellman)

Ariane Artinian reçoit Antonio Pinto, cofondateur de la proptech Bellman, pour Mon Podcast Immo.

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Le fondateur du syndic immobilier Bellman, qui vient de revoir son modèle économique, raconte au micro d’Ariane Artinian comment il est passé en trois ans d’une forme innovante de syndic de copropriété à un réseau de franchise. Extraits choisis.

Mon Podcast Immo : Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?

Antonio Pinto : J’ai commencé mon parcours de startupeur en lançant TV Time, une appli qui a cartonné dans le monde des séries télé et qui est utilisée aujourd’hui par des millions de personnes dans le monde entier. Après avoir cédé la start-up, je suis parti aux États-Unis et je suis rentré en France il y a maintenant quatre ans. J’achète alors un appartement et, à cette occasion, je constate que le monde du syndic n’a pas beaucoup changé par rapport à celui qu’avait connu mes parents qui étaient gardiens d’immeubles. Je me penche alors sur le sujet avec Jonathan Ratier, mon associé, avec un œil complètement nouveau.

Mon Podcast Immo : Vous avez lancé Bellman avec l’ambition de dépoussiérer le vieux monde de la copropriété ?

Antonio Pinto : Ce que nous voulions faire depuis le début c’est faire avancer le marché dans le bon sens, à la fois pour les copropriétaires et les acteurs du marché qui n’ont pas les moyens. Notre mission est d’apporter une meilleure qualité de service pour les copropriétaires.

Notre proposition plait, nous réussissons à lever des fonds, 17 millions d’euros. Le modèle fonctionne : notre modèle très vertueux plaît aux copropriétaires. Nous avons recruté 15 comptables et 35 gestionnaires de copropriétés qui nous sont restés fidèles.

Mon Podcast Immo : Au printemps dernier, votre campagne de publicité ne passe pas inaperçue auprès des syndics

Antonio Pinto : Il n’y a pas toute une profession à qui notre publicité déplaît. Nombre de petits syndics qui manquent de moyens, considère que apportons un souffle nouveau. De l’autre côté, les trois plus gros acteurs du marché eux tiquent. Ils n’ont pas envie pas que les cartes soient rebattues dans un marché qui représente plusieurs milliards d’euros.

Mon Podcast Immo : Dès le mois de mai dernier, vous avez été touché par ralentissement économique ?

Antonio Pinto : Nous étions en croissance, nous pouvions continuer sur le même modèle avec l’espoir en fin d’année de lever suffisamment d’argent. Face au tarissement des investissements, nous avons fait le choix d’anticiper la crise. En juillet, nous avons pris la décision de revoir notre copie en commercialisant notre logiciel, et en sauvant la moitié des emplois pour atteindre la rentabilité.

Mon Podcast Immo : Vous avez dû licencier, passer d’un modèle B2C à un modèle B2B. Comment l’assumez-vous aujourd’hui ?

Antonio Pinto : Nous avons dû licencier 55 personnes dont 35 gestionnaires de copropriétés. 13 d’entre eux sont devenus franchisés Bellman. Ce fut une étape très difficile. On n’est pas préparé à une telle situation tant que l’on n’a pas vécue. Nous avons accompagné chaque personne avec de l’aide à la création d’entreprise, des formations, une cellule psychologique. Pour les 55 personnes restantes, cela a été également un événement traumatisant.

Mon Podcast Immo : Vous êtes désormais éditeur de logiciel et franchiseur ?

Antonio Pinto : Oui. Nous proposons depuis juillet trois niveaux d’offres : la franchise, la mise à disposition de notre logiciel de gestion pour ceux qui veulent gagner en productivité (le prix du logiciel varie en fonction du nombre de lots et de la taille du cabinet, soit 1 euro du lot en moyenne par mois) et l’externalisation de la comptabilité et de la gestion des urgences.

Mon Podcast Immo : Quels sont vos objectifs pour 2023 ?

Antonio Pinto : Nous souhaitons accompagner des cabinets avec l’objectif d’une centaine à fin 2023.
Et bien sûr, continuer d’apporter plus de satisfaction aux copropriétaires en aidant les cabinets.

Par MySweetImmo