Crédit immobilier : Préparez votre dossier sans perdre de temps

Avec le relèvement du taux d’usure pour le 1er trimestre 2023, le marché du crédit devrait se débloquer début janvier mais seulement début janvier. C’est le moment de préparer votre dossier.

Femme pressée par le temps

© adobestock

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Depuis hier, 1er janvier, les taux d’usure ont de nouveau augmenté, passant 3,03 % à 3,53 % pour les crédits immobiliers entre 10 et 20 ans et de 3,05 % à 3,57 % pour les prêts sur 20 ans et plus. Une réévaluation significative qui devrait permettre aux banquiers de faciliter temporairement l’accès au crédit immobilier.

Les courtiers en crédit estiment que l’ embellie sera de courte durée

« Si la hausse des taux d’usure reste une bonne nouvelle, elle va encore une fois être de courte durée », prévient Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.

En effet, même réévalué, le taux d’usure, ce taux d’intérêt maximum légal que les établissements de crédit sont autorisés à pratiquer lorsqu’ils accordent un prêt, est encore et toujours bloquant.

Depuis la remontée rapide des taux, sa méthode de calcul qui prend en compte les taux pratiqués par les banques le trimestre précédent est trop en décalage. Les courtiers en crédit estiment que le taux d’usure, censé protéger les particuliers, les exclut plutôt du crédit. Il est devenu selon la formule du courtier Empruntis « un empêcheur d’emprunter ».

Les banques ont déjà anticipé la hausse du taux d’usure

Pour preuve, le courtier Empruntis rappelle qu’au 1er trimestre 2016, alors que les taux étaient équivalents à ceux pratiqués actuellement, le taux d’usure, lui, était alors proche de 4%.

Et si l’embellie sera de courte durée c’est aussi parce que les banques ont anticipé. « Cette remontée des taux d’usure d’un demi-point est malheureusement insuffisante car beaucoup de banques ont anticipé cette hausse et proposent d’ores et déjà des taux compris entre 2,80 et 3 % sur 20 ans et plus », explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

« Dans quelques semaines, les taux d’usure seront à nouveau trop bas et la part des refus augmentera à nouveau…  », regrette Olivier Lendrevie, président de CAFPI.

L’écart entre le taux d’usure et le taux moyen reste insuffisant

En effet selon Meilleurtaux, avec la remontée extrêmement rapide et récente des OAT 10 ans (taux directeur de référence pour les crédits immobiliers qui sont passées de 1,35% en août à plus de 3% le 27 décembre), les taux pratiqués par les banques ont fortement augmenté et cela va continuer dans les semaines qui viennent.

 Ainsi, les derniers barèmes bancaires reçus par les courtiers flirtent pour beaucoup d’entre eux déjà avec les 3%, la marge de manœuvre produite par cette récente hausse du taux d’usure sera donc très rapidement absorbée.

« Un taux d’usure à 3,57% avec des taux moyens flirtant avec les 3%, ce n’est tout simplement pas suffisant comme écart pour intégrer ne serait-ce que les assurances au même titre qu’un taux d’usure à 3,05% avec des taux nominaux à 2,50% ! L’histoire se répète depuis plusieurs mois maintenant car si relever le taux d’usure est une bonne chose, les effets positifs ressentis seront malheureusement de très court-terme. Comme ce que nous avons vu lors du dernier trimestre, l’effet positif a duré trois semaines maximum ! », conclut Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.

Par MySweetImmo