Décarbonation : De l’importance de s’attaquer en priorité à la rénovation des bâtiments pour faire face au changement

Les acteurs de l’immobilier de poursuivre les efforts en matière d’initiatives Net Zero Carbon. En effet, pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, le rythme des rénovations des bâtiments doit être multiplié par 3.

Walid Goudiard

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Walid Goudiard, Directeur Projets et Développement, JLL EMEA

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Dans un contexte où les opportunités de rénovation à court-terme sont mises à mal par l’instabilité économique, la hausse des coûts et les pénuries de main-d’œuvre, JLL, l’est un des leaders du conseil en immobilier d’entreprise, publie une étude « Rénover les bâtiments pour faire face au changement ».

Celle-ci souligne l’importance pour les acteurs de l’immobilier de poursuivre les efforts en matière d’initiatives Net Zero Carbon. Elle montre en effet que le rythme des rénovations des bâtiments doit être multiplié par 3, dès à présent, pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et identifie des solutions concrètes pour accélérer la décarbonation du bâti.

Le bâtiment le plus durable est celui qui existe déjà 

Pour de nombreux bâtiments, l’atteinte des objectifs de décarbonation de 2050 de l’Accord de Paris sur le climat repose sur la transformation d’espaces déjà existants. Dans son étude, JLL affirme que le taux actuel de rénovation ne permettra pas de décarboner les bâtiments avant la fin du siècle.

Face aux engagements pris dans le cadre des Accords de Paris sur le Climat, le rythme de rénovation doit tripler pour atteindre au moins 3 % du stock existant par an contre à peine 1 % à l’heure actuelle. JLL estime ainsi que 3 000 milliards de dollars seront nécessaires à l’échelle mondiale dans le seul secteur des bureaux pour atteindre ces objectifs.

Les mesures à prendre pour décarboner les actifs sont déjà identifiées : maximiser l’efficacité d’exploitation des immeubles, électrifier les systèmes de chauffage, intégrer des énergies renouvelables produites localement…

Les très faibles taux de rénovation actuels s’expliquent notamment par l’attentisme des acteurs face à une réglementation hétérogène en matière de bâtiments Net Zero avant de se lancer dans des rénovations importantes et coûteuses. Pourtant, attendre présente un risque réel sur la valeur des actifs.

« La décarbonation est une véritable opportunité de création de valeur. Il faut regarder au-delà du coût financier et ajouter aujourd’hui une notion de comptabilité carbone à celle des euros et des mètres carrés pour créer une valeur durable, qui intègre à la fois le carbone opérationnel et le carbone incorporé. C’est ce que nous essayons de faire au quotidien avec et pour nos clients », explique Walid Goudiard, Directeur Projets et Développement, JLL EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).

Pour les propriétaires, éviter la « décote grise »

JLL constate que les mesures d’intervention en faveur de la stratégie zéro émission ont un impact direct sur les résultats nets d’un bâtiment. En revanche, l’absence de décarbonation entraîne un risque financier important.

Selon JLL, la majorité des entreprises (74 %) déclarent être prêtes à payer un loyer plus élevé pour un bâtiment plus durable et 22 % d’entre elles déclarent l’avoir déjà fait.

« La pénurie de bâtiments bas carbone profitera ainsi aux pionniers de la rénovation qui pourront réduire leur risque financier sur les loyers et les charges et améliorer les conditions d’accès aux financements et aux capitaux au sens large», témoigne Virginie Houzé, Directrice Etudes et Recherche chez JLL.

Vers un approfondissement des relations entre propriétaires et occupants et la création de nouveaux modèles économiques

Pour être plus efficaces, les rénovations doivent permettre un repositionnement de l’actif en adéquation avec l’évolution des dynamiques du lieu de travail et la résilience climatique. En effet, les pratiques des locataires en matière d’usage des immeubles influencent considérablement l’atteinte des objectifs environnementaux et sont susceptibles de remettre en cause les fondamentaux économiques de la relation bailleur-locataire.

Dans ce contexte, de nouveaux paradigmes peuvent être pensés avec l’identification d’approches de co-investissement. Tous deux pourront alors tirer parti de la valeur importante qu’ils ont à investir dans la durabilité.

Par ailleurs, l’alignement des parties prenantes ne se limite pas au propriétaire et au locataire. Les fournisseurs, les exploitants de bâtiments, les équipes de gestion, les équipes sur site et même les acteurs publics locaux doivent travailler ensemble pour assurer la transition vers une économie bas carbone.

Source : JLL
Par MySweetImmo
La pénurie de bâtiments bas carbone profitera ainsi aux pionniers de la rénovation qui pourront réduire leur risque financier sur les loyers et les charges et améliorer les conditions d’accès aux financements et aux capitaux au sens large.
Virginie Houzé, Directrice Etudes et Recherche chez JLL