Crédit immobilier : Vers un blocage du marché …

Conséquence de la hausse ininterrompue des taux de crédit en avril et des exigences des banques, une majorité de ménages n’est désormais plus éligible à l’emprunt.

une maison posée sur des pièces de monnaie

© adobestock

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Les taux de crédit immobilier ont continué leur ascension en avril, selon les premières grilles communiquées en ce début de mois par les établissements partenaires d’Emprunt-direct.com.

Cette remontée des barèmes est, plus accentuée que le mois dernier, de l’ordre de 20 à 50 points de base. Avec cette nouvelle hausse et l’absence de volonté d’une large partie des institutions financières de distribuer du crédit à l’habitat, une majorité de ménages n’est désormais plus éligible à l’emprunt.

Les taux d’usure passent le cap des 4 % sur toutes les durées de prêt les plus courantes 

On remarquera que l’amplitude de la hausse intervient dans le sillage du nouveau relèvement mensuel des taux d’usure, qui ont, eux aussi, été rehaussés de près de 22 à 24 points de base suivant la durée du prêt. Pour les prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et 20 ans, ce seuil réglementaire a en effet été relevé de 3,87% à 4,09%, quand il a été rehaussé de 4% à 4,24% pour les prêts d’une durée de 20 ans et plus.

Un nombre limité d’emprunteurs éligibles à l’emprunt

On relèvera que la mise à jour mensuelle des taux d’usure n’a pour l’heure pas amélioré la dynamique de crédit, les banques procédant chaque mois à une réévaluation systématique de leurs grilles dans le sillage de ces seuils réglementaires.

Ce mois-ci, la hausse des taux des crédits immobiliers proposés par les banques a en outre été plus importante que celle des taux d’usure, ce qui limitera de facto encore un peu plus le nombre d’emprunteurs éligibles à l’emprunt.

Les banques ont des exigences en matière de profil d’emprunteurs, d’apport et d’épargne

Les rares établissements présents sur le marché s’avèrent plus que jamais exigeants sur le profil financier et professionnel de l’acquéreur, et ont en outre des exigences en matière d’apport et d’épargne résiduelle dans un contexte prudentiel très contraint.

Pour les établissements qui restent actifs sur le segment, le renchérissement graduel du prix de l’argent qui s’inscrit dans la lignée du taux des opérations principales de refinancement de la BCE, pousse les banques à limiter de facto leur production, du fait d’une base de ménages éligibles à l’emprunt toujours plus réduite.

La solvabilité des ménages se dégrade de mois en mois

« La hausse des taux de crédits a un impact négatif sur la solvabilité de la demande qui se dégrade de mois en mois. Le marché de la transaction pâtit d’ores et déjà de l’assèchement en matière d’offres de financement et de délivrance de prêts. Si la situation actuelle perdure, les volumes de transactions pourraient subir une contraction comparable, voire supérieure, à celle observée lors de la crise financière de 2008. Les banques, en matière de crédit immobilier, semblent s’enfermer dans un mutisme qui n’avait, depuis le début de ce siècle, jamais été constaté », conclut Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct.

Source : Emprunt-direct.com
Par MySweetImmo