Investissement : « Je suis devenue indépendante financièrement grâce à l’immobilier », Camille Aït-Taleb

Un an pour être libre financièrement, c’est le défi que s’est lancé Camille Aït-Taleb. Pour atteindre son objectif, la jeune femme a investi dans l’immobilier avec une stratégie bien ficelée.

Portrait de l'investisseuse en immobilier Camille Ait Taleb

© adobestock

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« Après mes études de commerce, j’intègre Ernst & Young. Je passe mes trois premières années en tant que consultante au bureau de Paris avant de partir pour Hong Kong mais, là-bas, rien ne se passe comme prévu : horaires à rallonge, manager toxique, missions sans intérêt, etc. Je quitte Ernst & Young et rentre en France avec la ferme intention de créer ma boite. J’ai une idée de business. En attendant d’être fin prête, je prends un poste chez KPMG. Je tire sur la corde, je le sais… Je ferme néanmoins les yeux, jusqu’à la veille d’une présentation chez un client où je termine ma journée à 2 heures du matin ! Je dois me rendre à l’évidence, en plus de ne pas me plaire, mon job empiète totalement sur ma vie personnelle. Dès lors, je me fais la promesse de quitter le salariat dans un an.

Quelques jours plus tard, courant décembre 2019, je tombe sur l’interview télévisée d’un investisseur immobilier. Il achète des maisons, les divise en plusieurs appartements et les exploite en location courte durée. Je le contacte le jour même et lui demande de me former pour reproduire son modèle. Mi-janvier 2020, je fais quatre jours de visites dans le nord et le centre de la France. Je dépose trois offres d’achat en février 2020, dont une sur une maison de 135 m2, dans une ville moyenne du nord, qui est acceptée.

Il s’agit d’une succession, le process est un peu plus long que pour vente classique d’autant plus que nous sommes en plein épisode COVID. Je signe finalement l’acte authentique en septembre 2020. Les travaux commencent un mois plus tard, la maison est divisée en cinq appartements : trois studios et deux T1 bis. En avril 2021, je quitte mon CDI et me consacre aux finitions et à la décoration de mes appartements. Quelques semaines avant le lancement sur le marché de la location courte durée, je suis prise d’un doute… Je crains d’avoir fait une énorme erreur. Pour moi, l’enjeu est colossal.

Finalement, le 30 juin 2021, je mets mes appartements sur Airbnb avec des prix à la nuitée peu élevés pour attirer du monde. Les premiers euros commencent à tomber ce qui, financièrement, est une bouffée d’oxygène ! En moyenne, je génère entre 1300 et 1500 euros net par mois et réalise un rendement net de 9 %. 

D’investisseuse à coach immobilier

J’aurais bien voulu poursuivre mes projets immobiliers, mais je n’ai plus de CDI. Poussée par mon entourage, je crée un compte Instagram pour partager mon parcours, parler des travaux et communiquer sur mes chiffres. Je discute avec ma communauté, qui ne cesse de grandir, et je vois un nouveau besoin émerger : des femmes me contactent pour savoir si je peux les former.

De janvier à juin 2022, je décide donc de travailler à la création de l’Académie elle investit. C’est une formation en ligne d’un an avec un coaching de groupe et un accompagnement individuel. Chaque session est ouverte à 10 personnes maximum. Les élèves apprennent ainsi à choisir une ville, à chercher un bien, à négocier un prêt bancaire, etc. Sur la plateforme de formation, ils ont aussi accès à une boîte à outils comprenant : un simulateur de rentabilité, une check-list pour les visites, etc.

Les personnes peuvent choisir l’accompagnement complet à moins de 3 000 euros ou juste l’accès à la plateforme en ligne pour moins de 1 000 euros. »

Trois conseils pour faire de la location courte durée 

  1. Identifiez une ville qui possède au moins deux critères d’attractivité : économique (personnes en déplacements professionnels), touristique ou éducatif (apprentis, étudiants stagiaires, etc.).

2. Automatisez au maximum la gestion de votre bien, ne vous créez surtout pas un deuxième job ! Utilisez au maximum les outils de channel manager des plateformes Airbnb ou Booking comme les messages automatiques par exemple. Privilégiez aussi les arrivées et les départs autonomes avec une boite à clés.

3. Entourez-vous de personnes de confiance pour déléguer tout ce qui ne peut pas être automatisé : ménage et gestion des imprévus.

Par Sophie Herber