Rénovation énergétique : Pour 44% des Français, leur syndic n’est pas le bon interlocuteur pour les accompagner dans leurs projets

Selon le dernier Baromètre Opinion System – Ifop, en ce qui concerne la rénovation énergétique en copropriété, les Français considèrent que leurs syndics ne sont pas encore à la hauteur !

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Les syndics apparaissent comme l’une des clés de voûte des projets de rénovation énergétique en copropriété, pouvant outre l’information des copropriétaires et la mobilisation de toutes les parties prenantes, prendre en charge la réalisation d’un audit énergétique, la définition d’un plan de financement et la recherche des aides disponibles ou encore le suivi des travaux.

Pourtant, en pratique, la réalité semble tout autre, comme en témoigne le dernier Baromètre Opinion System – Ifop sur la satisfaction client dans l’immobilier, et plus spécifiquement à l’égard des syndics de copropriété.

44% des Français vivent dans des logements collectifs soit 30 millions de personnes

Toutes concernées par la loi Climat Résilience, les copropriétés doivent progressivement, depuis le 1er janvier 2023, réaliser un diagnostic des performances énergétiques de leurs bâtiments et le traduire en un plan pluriannuel de travaux (PPL). Des impératifs de rénovation énergétique qui constituent une belle opportunité pour les syndics d’affirmer leur rôle au sein des copropriétés. Pourtant, seuls 56% des Français (-1 point par rapport à 2022) estiment que les gestionnaires sont des interlocuteurs adaptés pour porter ces projets, 47% partageant plus particulièrement cette perception concernant leur propre syndic.

Le sujet de la rénovation énergétique n’est abordé par leur syndic qu’à l’occasion des assemblées générales

Si la réussite de la rénovation énergétique d’une copropriété repose sur une préparation rigoureuse et un suivi important, supposant une étroite collaboration entre les copropriétaires, le conseil syndical et le gestionnaire de copropriété, 59% des répondants constatent que le sujet n’est abordé par leur syndic qu’à l’occasion des assemblées générales, réunions dont la tenue est obligatoire au moins une fois par an. Une situation qui coïncide avec une fréquence d’interaction relativement faible : 58% des Français déclarent avoir des échanges avec leur gestionnaire une à deux fois par an, voire moins souvent, et près d’1/3, une fois tous les deux à trois mois.

46% des Français déclarent connaître l’étiquette énergétique de leur copropriété

Et alors que l’actualité immobilière est forte, entre nouvelles obligations réglementaires et explosion du budget énergétique (l’un des principaux postes de dépense des copropriétés), 54% des personnes interrogées déclarent ne pas avoir été alertées sur la hausse de leurs charges, 49% pointant plus généralement un déficit de conseils pour maîtriser la consommation énergétique de leur immeuble. Un manque de pédagogie global en matière d’information sur les enjeux de la rénovation énergétique souligné par 52% des Français qui aimeraient que leur syndic soit davantage proactif et offensif sur ces sujets.

Les Français peu informés sur les aides financières disponibles

Aussi, sans grande surprise, 55% des Français affirment qu’aucun travaux n’a encore été programmé dans leur copropriété et 51% ne pas savoir lesquels il faudrait entreprendre. Et tandis que le coût représenté par ces derniers est l’un des principaux freins constaté à la massification de la rénovation énergétique, 57% des répondants annoncent ne pas avoir reçu d’informations sur les aides financières disponibles.

« Quel intérêt à réaliser des travaux de rénovation énergétique ? Par où commencer ? Quels travaux réaliser pour de réels bénéfices ? Comment les financer, avec quelles aides ? Derrière les chiffres en demi-teinte de notre étude, se cachent de fortes attentes en termes d’accompagnement et de services sur un sujet généralement perçu comme un casse-tête aussi complexe et chronophage que coûteux, et nécessitant à la fois une connaissance fine des immeubles et des compétences multiples dans le domaine technique, juridique ou financier. A l’instar de la digitalisation du secteur, la transition énergétique des copropriétés est un événement qui va entraîner de facto de nombreux bouleversements en termes de relation client et où les grands gagnants seront ceux qui se seront suffisamment formés pour être réellement des facilitateurs au quotidien », explique Samantha Domingues, Directrice Générale Adjointe d’Opinion System. De nouveaux besoins émergent que la profession doit absorber, en plus de son métier premier, alors qu’on attend d’elle toujours plus de réactivité, de proactivité, de disponibilité et de services.  Autant de marqueurs de la qualité de la prise en charge des copropriétés qui participent désormais à la satisfaction client dans un contexte économique difficile, où les enjeux environnementaux n’ont jamais été aussi importants. »

Les syndics ont besoin de temps pour se former

« D’une manière générale, la transition énergétique des copropriétés est une bonne chose car elle permet aux copropriétaires de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, de faire des économies et de gagner en confort, tout en valorisant leur patrimoine. Et pour les accompagner dans la réussite de leur projet d’éco-rénovation, les syndics, qui ont une connaissance fine des immeubles, sont évidemment des interlocuteurs naturels. Toutefois, pour avoir la capacité de remplir efficacement leur mission et jouer leur rôle de conseil sur les aspects méthodologiques, technologiques et financiers, il est essentiel de laisser à tous les acteurs de la filière le temps matériel de se former à ces différents enjeux, des syndics aux bureaux d’étude en passant par les différents corps de métiers du bâtiment », confie Séverine Dorez, dirigeante de Pozzo Syndic Manche dans le Calvados.

« Aujourd’hui, nous faisons face à un véritable casse-tête : les obligations se renforcent et le calendrier imposé par la loi Climat et résilience est très ambitieux par rapport au temps de mise en œuvre nécessaire. Les coûts sont importants et nous devons pouvoir comprendre et justifier la pertinence de chaque centime dépensé : 25 000 € pour la réalisation d’un plan pluriannuel de travaux, c’est démentiel ! », conclut-elle.

Source : Opinion System
Par MySweetImmo
L’enquête IFOP pour Opinion System a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 500 personnes, ayant eu recours aux services d’un syndic de copropriété au cours des cinq dernières années (pour eux ou un proche). Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne du 8 au 13 février 2023.