Crédit immobilier : Encore en hausse, les taux s’approchent désormais des 4%
Les taux de crédit immobilier poursuivent leur hausse habituelle d’environ +20 centièmes par rapport au mois précédent et s’approchent désormais des 4%.
En juin, les clients CAFPI ont pu emprunter en moyenne à 3,33% sur 15 ans contre 3,10% le mois dernier (+ 23 centièmes) ; 3,52% sur 20 ans contre 3,36% (+ 16 centièmes) et 3,68% sur 25 ans contre 3,48% (+ 20 centièmes). Caroline Arnould, directrice du développement de CAFPI, fait le point sur la situation.
La hausse des taux ne devrait pas s’interrompre dans les prochains mois
Les barèmes bancaires restent orientés à la hausse. Les meilleurs profils d’emprunteurs peuvent encore obtenir, dans certaines régions, un taux de 3,20% sur 15 ans, 3,38% sur 20 ans et 3,46% sur 25 ans.
Cette hausse des taux normalisée depuis plus d’un an ne devrait pas s’interrompre dans les prochains mois. En effet, jeudi 15 juin, La Banque Centrale Européenne (BCE) a annoncé une nouvelle fois, une réévaluation de ses taux directeurs de 25 points de base : 3,50% pour le taux de dépôt et 4% pour le taux de refinancement.
L’inflation se montre résistante en France en s’élevant à 6% en mai selon Eurostat. Pourtant, cette variable dictera la direction des taux directeurs et des taux de crédit. Si l’inflation montre des signes de faiblesse et s’efface rapidement, il est tout à fait envisageable que les taux d’intérêt se stabilisent autour de 4%. Au contraire, si l’inflation persiste ces prochains mois, les taux d’intérêt pourraient atteindre 4,5% d’ici à la fin de l’année.
Mais compte tenu de l’inflation qui peine à se modérer, il est probable que la BCE procède à une nouvelle hausse des taux, entraînant de facto des taux de crédit plus élevés : jusqu’à 5% l’année prochaine. C’est la raison pour laquelle tous ceux qui souhaitent acquérir leur résidence principale ne doivent pas attendre pour le faire.
CNR Logement et réunion du HCSF, les vraies décisions se font attendre…
Les décisions rendues en juin par le CNR Logement et la réunion du HCSF sont anecdotiques face aux enjeux actuels.
Concernant le CNR Logement, la fin du Prêt à Taux Zéro pour les maisons individuelles annoncée, malgré une prolongation jusqu’en 2027 accompagné d’un recentrage des conditions, compliquera davantage l’accès à la propriété pour les primo-accédants. La fin du dispositif Pinel est tout aussi regrettable lorsque l’on constate qu’il s’agit de la dernière incitation fiscale à l’investissement locatif.
En ne révisant que la dérogation concernant ses normes, le HCSF ne rehausse que de 4% à 6% les possibilités de dérogation pouvant être consacrées à des projets locatifs ou de résidences secondaires.
Pourtant, l’institution détient les clés pour fluidifier le marché immobilier avec tant de solutions envisageables telles que simplifier ces dérogations pour une utilisation optimale de la part des banques, associer la notion de reste à vivre à la limite de taux d’endettement ou encore affecter les revenus locatifs dans le remboursement du crédit plutôt que les intégrer aux autres revenus du foyer.