Prix immobilier : Paris, trois fois plus cher que Bruxelles ou Rome

Le pouvoir d’achat immobilier est trois fois moins élevé à Paris qu’à Bruxelles ou à Rome selon le panorama des marchés immobiliers dans les grandes capitales européennes publié par Meilleurs Agents.

Facades de maisons à pignon à Bruxelles

© adobestock

À Bruxelles, le prix moyen du mètre carré s'inscrit à 3 322 euros selon Meilleurs Agents.

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Alors que le marché immobilier parisien est entré dans un cycle baissier depuis la crise du Covid et qui s’est accéléré depuis plus d’un an, les autres capitales européennes connaissent-elles également un même désamour ? Leur marché est-il aussi fortement impacté par la nouvelle politique monétaire de la BCE ? Quelles sont celles qui affichent les plus fortes baisses de prix ? Qu’en est-il du pouvoir d’achat immobilier ? Meilleurs Agents dresse le panorama des marchés immobiliers dans les grandes capitales européennes.

Vers la fin de la hausse des taux d’intérêt en Europe ?

Les taux d’intérêt restent en hausse dans l’ensemble des pays européens étudiés, mais une stabilisation semble s’opérer ! Ainsi, entre avril et juillet 2023, la hausse des taux a été modérée, ne dépassant pas +0,2 point de pourcentage pour la plupart des pays.

Sauf pour la France, qui fait figure d’exception dans le paysage européen et se distingue en enregistrant la plus forte augmentation des taux, avec une hausse de 1,3 points sur un an, dont 0,5 point pour les seuls trois derniers mois**.

Les taux devraient maintenir leur trajectoire haussière en France dans les prochains mois, afin de converger vers les niveaux observés chez ses voisins européens. La France demeure cependant le pays avec les taux les plus bas par rapport aux autres pays étudiés.

De Lisbonne à Bruxelles, le pouvoir d’achat immobilier fait le grand écart

La montée des taux d’intérêt a eu un impact significatif de part et d’autre de l’Europe en réduisant la capacité d’emprunt des ménages, entraînant inévitablement une perte de leur pouvoir d’achat immobilier.

Pour les envies d’espace, direction Bruxelles ou Rome. En effet, dans ces deux capitales, un couple sans enfants et percevant le revenu national médian, peut prétendre à des logements de respectivement 62 m2 à Bruxelles et de 42 m2 à Rome.

Ces deux villes se distinguent par leur prix de l’immobilier relativement abordable : le mètre carré s’échange en moyenne à 3 322€ dans la capitale Belge, soit près de 3x moins cher qu’à Paris ! Rome présente quant à elle le prix au mètre carré le plus bas parmi les capitales étudiées, à 2 998€/m2en moyenne.

À l’inverse, Lisbonne se distingue avec le pouvoir d’achat le plus restreint : un couple de Portugais ne pourra accéder qu’à 13m2 avec un prix moyen de 5 366€/m2.

Une situation qui met en lumière les défis d’accessibilité au logement dans la capitale auxquels sont confrontés les Portugais, dont les revenus sont les plus modestes des pays analysés.

“Au Portugal, les prix de l’immobilier ont connu une augmentation considérable de près de +80% entre 2017 et 2022, dépassant largement l’évolution des salaires moyens sur la même période (+24,8%). Ceci découle des efforts déployés par le gouvernement portugais pour stimuler la reprise économique après la crise économique de 2007-2008, entraînant un afflux de capitaux étrangers qui a déséquilibré le marché du logement.” analyse Barbara Castillo Rico, Responsable des études Économiques chez Meilleurs Agents.

À Paris, où le prix du mètre carré demeure parmi les plus élevés des capitales européennes (9 857€/m2), le pouvoir d’achat se classe également parmi les plus faibles des pays analysés. Ainsi, un couple de Français qui souhaite devenir propriétaire dans la capitale ne peut prétendre qu’à 17m2 en moyenne.

Paris, capitale la plus impactée par la baisse des prix

La tendance baissière des prix de l’immobilier a gagné l’Europe et n’a pas épargné les capitales. Ainsi, un ralentissement de la hausse des prix immobiliers s’observe sur l’ensemble des villes analysées, plusieurs d’entre elles affichant même des prix à la baisse.

A Paris, la baisse des prix de l’immobilier est proche de 5% en un an

Paris enregistre la plus forte baisse de prix, avec une diminution proche des -5% en 1 an.

Initialement provoquée par la crise du Covid-19, cette tendance à la baisse a été exacerbée par le durcissement des conditions d’accès au crédit et la hausse des taux d’intérêt. Elle persiste, avec une baisse de -1% au cours des trois derniers mois.

“En conséquence, le marché parisien a fait volte-face, passant d’une situation de pénurie à une véritable accumulation de biens à vendre. Le nombre d’annonces de vente disponibles sur le marché a augmenté de +43% depuis janvier 2023. Les délais de vente se sont également allongés, avec actuellement une moyenne de 4 jours de plus qu’il y a un an”, ajoute Barbara Castillo Rico, Responsable des études économiques de Meilleurs Agents.

A Berlin, les prix ont reculé de 3% en un an

Berlin affiche des prix immobiliers en baisse de -3% sur une année. Cette tendance s’explique par la baisse de la demande, les acheteurs étant toujours plus nombreux à se voir exclus du marché alors que la production de crédit se réduit, ce qui se traduit in fine par une baisse des prix.

En effet, le volume total des prêts accordés aux ménages allemands pour l’achat de logements a enregistré une chute significative et a été divisé par deux en seulement un an selon la Banque Centrale Européenne.

Des prix toujours en gausse à Lisbonne et à Madrid

Les plus fortes hausses de prix s’observent dans les capitales du sud.

Lisbonne affiche +7,3% et Madrid +3,2% en 1 an.

La capitale espagnole présente un prix au mètre carré attractif (4 037€/m2) et demeure dans une tendance haussière, avec une hausse de +0,3% observée au cours des 3 derniers mois.

Par MySweetImmo