Immobilier : Malgré la crise, les Français rêvent toujours de devenir propriétaires

Malgré des conditions d’octroi de crédit compliquées, les Français veulent devenir propriétaires de leur logement. Ce dont ils rêvent ? Une maison individuelle.

Rêve maison

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Malgré un contexte économique particulièrement tendu, des prix de l’immobilier en très légère baisse face à une hausse des taux de crédit bancaire, les Français n’ont jamais montré autant d’intentions d’achat d’une résidence principale depuis 2020. C’est l’un des principaux résultats de l’étude de Procivis, menée par Harris Interactive pour la 4e année consécutive, auprès de plus de 10 000 personnes sur le thème de l’habitat et du logement.

État d’esprit des candidats à la propriété, intensité des démarches d’achat, critères du logement idéal …, focus sur sur les envies immobilières des Français avec Yannick Borde, Président de Procivis.

Devenir propriétaire : un rêve tenace pour 61% des locataires et une priorité absolue pour les jeunes

C’est un constat sans appel, pour 61% des Français interrogés, non-propriétaires de leur résidence principale, devenir propriétaire représente un objectif important, voire prioritaire. Et ce chiffre s’élève à 80% chez les 18-34 ans. Ceux qui pensent devenir propriétaires de leur résidence principale au cours de leur vie, envisagent le plus souvent de le devenir à moyen terme, d’ici à 5 ans, dans la majorité des cas.

« Les faits sont têtus : les Français veulent devenir propriétaires de leur logement. Les difficultés objectives qu’ils rencontrent n’entament pas cette aspiration. Il s’agit donc de savoir comment on y répond », précise Yannick Borde.

Les Français veulent bouger : plus d’1 sur 2 surveille l’offre immobilière

C’est l’autre constat majeur de l’étude, plus d’un Français sur deux indique avoir consulté des annonces immobilières au cours des derniers mois, dans le cadre d’une recherche d’achat (55%, +8 points par rapport à l’an dernier) et près d’un tiers ont une démarche active : visite d’un bien immobilier (31%, +6 points), prise de contact avec des agences immobilières (31%, +4 points), sollicitation des courtiers ou encore simulation de crédit.

« Les démarches liées à un projet de déménagement sont en hausse constante depuis le début de l’enquête en 2020. Si les ventes dans le neuf comme dans l’ancien chutent, ce n’est pas par manque d’envie des Français mais parce qu’ils en sont empêchés. Comme l’avait montré notre édition 2021, la recherche du logement idéal est une véritable quête pour nos concitoyens et leur motivation est intacte», poursuit Yannick Borde.

Dans la plupart des situations, les démarches portent sur la résidence principale qui reste l’option privilégiée à 69%, contre 16% et 15% en investissement locatif ou résidence secondaire.

Aux yeux des Français qui ne sont pas propriétaires, les obstacles à l’achat sont principalement d’ordre financier : prix des biens (pour 89%) et montant des taux (pour 86%), loin devant les incertitudes du marché ou des normes énergétiques. Quant aux propriétaires de leur résidence principale, en cas de revente, ces derniers craignent surtout le fait de recevoir des offres trop basses par rapport à leurs espérances.   

Une maison, le toit idéal pour trois-quarts des Français

Outre l’idéal de propriété, la maison individuelle s’impose comme le bien immobilier convoité (75%), devant l’appartement (25%). Pour acheter leur résidence principale, les Français s’attachent plus souvent à l’idée d’acheter une maison dans l’ancien qu’à celle de faire construire. 

« La recherche de densité souhaitée par les pouvoirs publics (zéro artificialisation nette) est légitime mais il n’y a aucune raison de l’opposer au rêve français de la maison individuelle. Les professionnels sont tout à fait capables de proposer de l’habitat individuel dense et d’imaginer de nouvelles formes urbaines. On ne fera pas de l’écologie contre le peuple», reprend Yannick Borde.

Les critères de choix d’un éventuel nouveau logement restent une bonne isolation à la fois thermique et phonique, une bonne luminosité, le calme ou encore la proximité des commerces. Une importance particulière est donnée à la connexion Internet et à la possibilité de se garer, encore davantage qu’à l’accès aux transports en commun.Toujours perçue comme importante pour la quasi-totalité des Français, la classe énergétique apparaît cependant moins primordiale que l’an dernier à l’achat d’un bien immobilier.

Devenir propriétaire, un acte avantageux pour 80% des Français, reste à savoir comment on le devient

Encore une fois les Français sont attachés à la propriété et d’ailleurs plus de 8 Français sur 10 voient dans la propriété plus d’avantages que d’inconvénients. Pour autant, cet accès à la propriété est remis en cause par la conjoncture et des décisions politiques. Est-ce que les nouveaux modes d’accès la propriété permettront de réconcilier l’aspiration des Français avec les conditions objectives du marché immobilier ? SCI, bail réel solidaire, location-accession… ces types d’accession alternatifs à la propriété restent encore méconnus et peu attractifs aux yeux des Français. Même après une rapide explication de ces principes, peu semblent s’y intéresser. Seule exception, l’achat effectué après avoir déduit des loyers du prix d’achat attire davantage (58% au global, et 63% chez les non-propriétaires).

« Il existe de nombreux outils à la disposition des professionnels de l’immobilier et nous les mettons en œuvre au service de nos clients. Ceux-ci sont encore dubitatifs quant à certaines formules mais peut-être que la situation va les amener à évoluer. Pour sortir de la crise, tout le monde a surtout besoin de visibilité de la part des pouvoirs publics. Il faut pérenniser les dispositifs que l’on sait efficaces et transformer les autres sans attendre», explique Yannick Borde.

4 Français sur 10 réduisent la superficie, le critère inflexible post covid !

Une autre manière d’envisager la propriété dans ce contexte est de réduire ses ambitions en termes de superficie. En effet, la conséquence directe de la hausse des taux de crédit immobilier et de la difficulté d’accéder à la propriété, parmi ceux qui ont réalisé au moins une démarche d’investissement immobilier au cours des derniers mois, 40% d’entre eux indiquent avoir dû assouplir leurs critères de recherche et visité, notamment, des biens plus petits qu’initialement recherchés. Un changement d’état d’esprit qu’un grand nombre de candidats à l’acquisition ont intégré. Un retour forcé et censé à la surface utile, en cohérence et en lien avec l’enveloppe budgétaire allouée au projet.

Source : Procivis
Par MySweetImmo