Immobilier : « Il faut s’attendre à une baisse des ventes et des prix en 2024 ! », Olivier de Chabot (Mercure Forbes Global Properties)

Olivier de Chabot, directeur général du Groupe Mercure, est l’invité de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, il livre son analyse du marché immobilier de prestige et de caractère.

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Ariane Artinian reçoit Olivier de Chabot, directeur général du Groupe Mercure Forbes Global Properties, spécialisé dans la vente de châteaux, manoirs, hôtels particuliers et de maisons de caractère, dans Mon Podcast Immo. Il revient sur le bilan de l’année 2023 et présente les perspectives des prochains mois.

Des disparités entre le nord et le sud de la Loire

« Dans un contexte légèrement anxiogène, l’année ne se termine pas si mal. Le Groupe a mieux résisté que le marché. Nous allons faire -19% en termes de ventes sur un marché qui fait plutôt – 25%. Il faut noter un contraste sur notre marché historique, rural, (château, manoir, gentilhommière…) sur lequel nous faisons +8% et le marché urbain en baisse de 30% chez nous. »

Les disparités se retrouvent égalent entre le nord et le sud. Le Groupe Mercure a très bien fonctionné au nord de la Loire. Les raisons ? Au sud de la Loire, les hausses de prix post Covid de +40 %, voire 50% ont freiné les ventes. Le changement climatique commence à avoir des répercussions sur le marché ». La question de l’eau sur le Languedoc Roussillon par exemple ou la problématique des incendies, dans l’arrière pays provençal, font réfléchir les acheteurs.

« Au nord de la Loire, il n’y a pas eu de baisse drastique des prix sur le marché rural car ce dernier avait connu une forte baisse des prix (-30% entre 2008 et 2013). Et il n’avait récupéré que 20% à 22% post Covid. Le marché n’est pas revenu à son niveau initial. Ce qui a fait la différence c’est la perception que les acheteurs ont de l’avenir. Aujourd’hui, ils privilégient un climat tempéré. Et cherchent la sécurité. »

Les ventes devraient baisser jusqu’aux Jeux Olympiques

« Post covid, traumatisés, les gens s’étaient rués sur les propriétés à la campagne, ne mesurant pas bien les contours de ce type d’achat et de vie. Pour certains, ils commencent à revendre« , reprend le directeur du groupe Mercure. Aujourd’hui, les acheteurs sont de nouveau de vrais passionnés des vieilles pierres, des amoureux du patrimoine. Les investisseurs, qui cherchent à développer une activité, sont aussi très présents. La clientèle ? « Elle est Française à 90%« .

La question du financement n’est pas réellement une contrainte pour ce type d’achat : « 80 % des acquéreurs achètent sans condition suspensive de prêt. » Et pourtant, toutes les transactions ne vont pas au bout… car les acquéreurs utilisent le prêt comme un outil d’optimisation financière et fiscale. « Le taux de chute de promesse de vente était autrefois de -1%. Aujourd’hui il est de 3%. Il faut quand même y voir une manifestation de la crise.« 

Les perspectives 2024 ? « Elles sont plutôt bonnes même si le marché ralentit légèrement. En revanche, les délais de transaction sont plus longs, c’est un vrai sujet : entre 10 et 12 mois. Le marché devrait encore baisser jusqu’aux Jeux olympiques et repartir après octobre. J’espère que nous reviendrons à un montant de transaction égal à 2018/2019. »

Le prix moyen tourne aujourd’hui autour de 845 000 en rural et en ville 935 000 euros.

Par Olivia Delage