Se loger, premier poste budgétaire des Français

Longtemps, se nourrir a couté plus d’argent que de se loger. Ce n’est plus le cas alerte la Fondation Abbe Pierre.

dame en train de faire ses comptes

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Secondaire pour les Français d’après-guerre, le budget logement des ménages a explosé pour devenir, de loin, leur premier poste de dépenses aujourd’hui.

Longtemps, se nourrir a couté plus d’argent que de se loger.

Ce n’est qu’à partir de 1976 que les dépenses de logement (17,9% des dépenses totales, eau et énergie comprises) ont dépassé, d’une courte tête, celles de l’alimentation (17,7%), selon l’Insee.

C’est désormais le grand écart : en 2022, 26,7% du budget dépenses des Français est consacré au logement, soit deux fois plus que pour la  nourriture (13,5%).

Loyer, remboursement d’emprunt, factures d’eau, de gaz, d’électricité… Une large partie des dépenses de logement sont dites « pré-engagées » dans le jargon des statisticiens. C’est-à-dire, selon l’Insee, qu’elles sont engagées par « contrat difficilement renégociable à court terme« .

Ces dépenses contraintes liées au logement, souvent débitées automatiquement sur le compte bancaire, engloutissaient 22,1% du revenu disponible des ménages en 2022, contre seulement 9,5% en 1960. Les évolutions sont toutefois limitées depuis une quinzaine d’années.

26,7% des dépenses, 22,1% du revenu disponible, la différence entre ces deux chiffres s’explique par une base de calcul différente, le revenu disponible intégrant, contrairement aux dépenses, l’argent épargné par les Français.

La hausse du budget logement des Français s’explique notamment par le fait que leurs revenus ont augmenté moins vite que les loyers et les prix du mètre carré. Entre 1998 et 2021, le niveau de vie médian a augmenté de 24%, quand, dans le même temps, l’indice des loyers augmentait de 33% et les prix des logements anciens étaient multipliés par trois (+200%).

Des hausses qui ont frappé de plein fouet les ménages les plus modestes, d’autant que des études montrent que le poids des dépenses contraintes, notamment pour se loger, augmente à mesure que le niveau de vie des ménages baisse.

En 2022, les plus pauvres consacraient au logement 38% de leurs revenus, selon la Fondation Abbé Pierre.

Par MySweetImmo avec AFP