Rénovation énergétique : La loi Climat et Résilience porte déjà ses fruits

Si la promulgation de la loi Climat et Résilience a engendré confusion et interrogations Aujourd’hui, elle porte ses fruits. En effet, le nombre de mises en vente ou en location de biens classés F ou G a baissé.

ordinateur portable pose sur une table avec impact DPE en page d'accueil

© adobestock

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Près de trois ans après sa promulgation, les échéances du calendrier de la loi Climat et Résilience se poursuivent. Quels impacts pour le marché locatif ? Dans quelles mesures les passoires thermiques subissent-elles aujourd’hui une décote ? Observateur privilégié du marché, SeLoger fait le point sur les impacts de cette loi grâce à une analyse économique basée sur 7 millions d’annonces et sur une étude menée par Opinion Way auprès de 5 200 Français.

De moins en moins de passoires thermiques, tant à la vente qu’à la location

Si la promulgation de la loi Climat et Résilience a généré une accélération du nombre de mises en vente de passoires thermiques entre juillet 2021 et janvier 2023, cette dynamique connaît désormais un ralentissement. En effet, le nombre de mises en vente de biens classés F ou G a baissé de -11,8% depuis le 1er janvier 2023, une baisse non constatée concernant les mises en vente des biens A/B/C/D (0%) et E (+1%).

32% des propriétaires affirment avoir réalisé des travaux de rénovation énergétique

Pour expliquer ce phénomène, 32% des propriétaires interrogés affirment avoir réalisé des travaux de rénovation énergétique en 2023, permettant à 1 bien rénové sur 5 de sortir de la catégorie F ou G. Autres facteurs explicatifs de cette baisse : l’attentisme des propriétaires vendeurs vis-à-vis d’un contexte réglementaire changeant et d’un marché complexe avec des baisses de prix de plus en plus importantes au niveau national.

Près d’un quart des passoires thermiques ne sont plus mises en location

Du côté du marché de la location, le constat est le même. Près d’un quart des passoires thermiques ne sont plus mises en location. Cette diminution du nombre de passoires thermiques à louer peut s’expliquer par les travaux réalisés par un quart des propriétaires bailleurs en 2023 ou par le choix, pour un tiers des propriétaires bailleurs, ayant vendu leur bien en 2023, de s’en séparer en raison d’un mauvais DPE et du souhait de ne pas réaliser les travaux.

En revanche, malgré l’interdiction de l’indexation des loyers sur l’indice de référence des loyers (IRL) pour les baux en cours et les nouveaux contrats F et G, les loyers des passoires thermiques continuent d’augmenter de +4,5% depuis août 2022. Cette hausse reste cependant moins forte que celles observées pour les biens A/B/C/D (+6,3%) et E (+5,4%).

La loi Climat et Résilience n’assèche pas l’offre locative, mais contribue à proposer une offre immobilière de meilleure qualité énergétique. Cependant, certaines réglementations comme l’interdiction d’indexation sur l’IRL ont des impacts limités. Pour les prochaines années, l’enjeu majeur sera de faire appliquer le cadre législatif et d’accélérer le rythme des rénovations qui n’est aujourd’hui pas assez soutenu”, déclare Thomas Lefebvre, Vice-Président Data de SeLoger.

Un bien classé G se vend 16% moins cher qu’un bien classé D

Dans le contexte de marché actuel, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) devient un critère d’achat de plus en plus important pour les Français, qu’il s’agisse d’exclure les mauvais DPE de leurs recherches (33%) ou pour, au contraire, utiliser le DPE comme un argument de négociation (33%). Sur les douze derniers mois, SeLoger observe des demandes de contacts 1,5x plus nombreuses (+56%) pour les annonces de vente de biens G par rapport aux annonces de biens D, illustrant cet intérêt des futurs acquéreurs pour les biens décotés.

Au 1er mars 2024, la marge de négociation moyenne pour un bien G s’élève à -5,9% contre -3% pour un A. Un taux de négociation plus agressif, sur un prix de mise en vente déjà inférieur de -14% par rapport à un bien classé D, soit -458€ en moyenne en moins par mètre carré.

Dans un marché baissier, les prix des passoires thermiques baissent de -3,7% depuis le 1er janvier 2023. Une baisse qui atteint -5% dans la moitié des départements français.

La loi Climat et Résilience est en train de créer peu à peu un nouveau standard pour le logement en France où la qualité énergétique des logements devient un pré-requis. Avec 16% de différence de prix entre un bien G et D, cette “décote grise” atteint un seuil permettant de solvabiliser des projets de rénovations. De quoi accélérer la transition énergétique du parc immobilier français ?“, questionne Thomas Lefebvre.

Impact DPE : un site pour appréhender les impacts de la loi Climat et Résilience sur la valeur de leur bien

SeLoger en tant qu’observateur privilégié du marché immobilier, lance “Impact DPE” : un site pour permettre à chaque Français d’appréhender les conséquences de la loi Climat et Résilience sur son marché immobilier (décote du prix d’une passoire thermique, délai de vente ainsi que la part de passoires thermiques à louer dans son territoire.) Accessible gratuitement depuis le site SeLoger, cet observatoire est une aide indispensable à la décision de vendre ou d’acheter une passoire thermique dans sa zone géographique.

60% des Français ne connaissent pas les nouvelles réformes associées au DPE, le travail de pédagogie est nécessaire pour accompagner les Français dans cette transition énergétique. En tant que site immobilier, SeLoger tient à apporter de la transparence sur le marché et éclairer tous les projets immobiliers. Cet observatoire des impacts DPE éclaire aujourd’hui les décisions de vendre ou d’acheter une passoire thermique dans toute la France” , déclare Caroline Evans de Gantès, Directrice Générale de SeLoger.

Source : SeLoger
Par MySweetImmo