Baisse des taux de la BCE : Quel impact sur les crédits immobiliers ?

L’inflation a nettement ralenti dans la zone euro, pour cette raison et sauf énorme surprise, la Banque centrale européenne devrait annoncer le jeudi 6 juin une première baisse sur ces principaux taux directeurs, la première depuis très longtemps.

Ses taux d’intérêt devraient ainsi passer de 4% à 3,75%. Pour rappel, le principal taux directeur de la BCE s’affichait sous 0% jusqu’en juin 2022 avant d’atteindre sous l’effet des hausses successives 4% ! Quel impact cette décision aura-t-elle sur l’évolution des taux de crédit immobilier et la rémunération des différents produits d’épargne ?

« Ce ne sera pas surprise, mais cela reste attendu, la question étant, est-ce la première d’une série qui va se répéter dans un avenir proche ou Christine Lagarde va-t-elle « modérer » les enthousiasmes des partisans (nombreux) de gestes plus forts et répétés arguant que l’inflation reste encore trop élevée ? » s’interroge Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.

Quelles conséquences sur les taux des crédits immobiliers ?

Concernant les taux des crédits aux particuliers, la baisse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne ayant été annoncée il y a maintenant plusieurs semaines, celle-ci a déjà été anticipée par les banques et ne devrait pas provoquer de baisses importantes des taux d’emprunt.

« Cela reste néanmoins une bonne nouvelle pour le refinancement des établissements bancaires (et au passage de l’Etat Français) mais encore une fois la baisse étant très modérée, elle sera quasiment sans influence », analyse Maël Bernier.

« Dans ce contexte de baisse progressive et continue des taux, la décision de la BCE ne devrait pas avoir d’impact supplémentaire immédiat sur les taux. Ceux-ci devraient poursuivre leur mouvement de décrue dans les prochaines semaines, avec une ampleur qui dépendra toutefois du nombre de baisses successives des taux de la BCE mais aussi de leur ampleur, deux éléments sur lesquels on a encore que peu de visibilité… », complète Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

Livrets, assurance-vie…, quelles conséquences pour la rémunération des différents produits d’épargne ?

Côté épargne réglementée c’est la fin d’une parenthèse enchantée : le LEP, même s’il n’est pas directement lié à la BCE, va suivre une inflation en forte baisse en passant de 4,5% à probablement 3,7%, sauf coup de pouce gouvernemental. « Après un an et demi de gel à 3%, le Livret A pourrait aussi connaître une baisse en janvier 2025 », commente Maxime Chipoy, président de MoneyVox.

Du côté des livrets bancaires, les taux boostés proposés par certains établissements risquent d’être moins alléchants avec la baisse des taux. « Sur les livrets, les taux boostés sont déjà un peu moins généreux et beaucoup de banques traditionnelles, déjà timides, ne font plus d’effort sur le taux. Sur les CAT, après un pic en mars, à 3,93% sur 2 ans par exemple, les taux sont peu à peu en train de baisser, surtout sur les longues durées. C’est le dernier moment pour en profiter ! », informe Maxime Chipoy.

En ce qui concerne l’incidence sur la rémunération de l’assurance-vie, elle devrait être quasi nulle. « Pour l’assurance vie, la tendance restera positive : les assureurs sont toujours en train de faire le plein de nouvelles obligations à des taux qui restent largement meilleurs que celles qu’ils avaient en stock et sont en train de terminer, ce qui continuera à soutenir les fonds euros pendant encore au moins 5 ans. Un bon compromis à moyen terme ! », observe le président de MoneyVox.