Elections législatives : « Sans majorité, comment mettre en œuvre un véritable plan d’actions pour le logement ? », Arnaud Hacquart
Arnaud Hacquart, président d’Imodirect, s’inquiète du résultat inattendu des élections législatives qui pourrait freiner la mise en oeuvre d’un véritable plan d’actions, constructif et pérenne pour résoudre la crise du logement.
Cela fait maintenant sept ans que le logement n’est plus un enjeu stratégique de l’État. Les déclarations à l’emporte-pièce de nos responsables politiques et leurs décisions ne laissent plus place au doute. Ils ont abandonné le logement, pire, on peut y déceler une volonté affichée de déconstruction.
Le logement : un marché sans solution depuis longtemps
Ainsi, dès 2018, l’instauration de l’Impôt sur la Fortune Immobilière en remplacement de l’Impôt Sur la Fortune est le signal de départ. Depuis, tout a été fait pour dévaloriser ce marché ; un marché qui pourtant permet pourtant d’une part de répondre au besoin, essentiel et de première nécessité, de se loger des Français, et d’autre part de générer des revenus pour toutes les parties (particuliers, institutionnels, Etat). Ainsi, aux innombrables normes, ralentissant et complexifiant les chantiers des constructeurs et des aménageurs, se sont ajoutées les contraintes liées au ZAN qui rend le foncier plus rare et plus cher.
A l’explosion des taux d’emprunt se sont aussi combinées les exigences d’un HCSF réfractaire à la notion de reste à vivre. Enfin, que dire de l’acharnement constant sur les bailleurs privés : la fin du PINE, un dispositif vertueux incitant à la construction et donc à la mise sur le marché de la location de nombreux biens qui vont bientôt nous manquer ; la généralisation du plafonnement des loyers qui réduit de fait la rentabilité, et donc la motivation, d’un investissement immobilier ; l’inégalité fiscale qui favorise l’hébergement des touristes au détriment des Français.
Et pourtant, l’urgence est bien là
Au lendemain de ces élections législatives, inattendues à bien des égards, comment penser, que sans majorité, un futur gouvernement puisse collégialement s’entendre pour faire émerger et mettre en œuvre un véritable plan d’actions, constructif et pérenne, et ainsi redonner de l’espoir à l’ensemble de la profession et aux centaines de milliers de ceux qui ne trouvent plus à se loger.
L’urgence est pourtant bien là. La crise que traverse le logement, qui ne dépend d’aucun attelage politique, nous met tous en danger, et elle frappe d’ores et déjà nos concitoyens. Ne rien faire, pire, mener des politiques à contrecourant des attentes et des besoins du marché pourrait mener à une situation dramatique. Si le prochain gouvernement ne décide pas d’encourager et de soutenir les propriétaires bailleurs, qui mettra encore des logements sur le marché ?