Immobilier de prestige Paris : Les prix baissent de 6 % au 1er trimestre

Dans le secteur du luxe, les prix parisiens sont légèrement en baisse au 1er semestre 2024 par rapport à 2023. Quant aux marges de négociation, elles sont en hausse. Décryptage du marché avec le réseau Vaneau.

Paris

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Les nombreuses actualités ont indéniablement modelé le marché immobilier parisien durant ce premier semestre 2024. Entre la préparation des Jeux Olympiques, les tensions internationales, le contexte économique et politique français particulièrement flou…, le rôle des professionnels de l’immobilier n’a jamais été aussi important afin d’apporter expertise et visibilité aux porteurs de projets.

Vaneau, spécialiste de l’immobilier de prestige depuis plus de 50 ans, dresse un état des lieux du marché à la mi-année.

Un marché du luxe qui temporise

L’immobilier haut de gamme, qui affichait une résilience plus importante que les autres secteurs, a commencé à subir les effets de la crise. En effet, la tranche de biens entre 1 et 4 millions d’euros marque un temps d’arrêt. La hausse des taux du crédit immobilier et la non portabilité des prêts ont freiné les propriétaires dans leur projet de vente pour acheter plus grand. Avec des prêts en cours généralement autour de 1%, ils ne souhaitent pas perdre ces conditions avantageuses et repoussent donc leur achat.

Cependant, un regain de dynamisme a eu lieu à la fin mai juste avant l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale qui a fait l’effet d’une douche froide. Puis au lendemain du premier tour, l’activité a repris son cours, les acheteurs ayant pris conscience que la pierre reste une valeur refuge en cas de scénario négatif sur les marchés financiers. Preuve de la dynamique importante qui s’est produite à partir du 2ème trimestre, Vaneau enregistre +46% de demandes entrantes de la part d’acquéreurs potentiels sur premier semestre de l’année, par rapport à 2023.

Des prix globalement à la baisse mais avec de fortes disparités

Le réseau Vaneau constate une baisse du prix moyen au m² à Paris de l’ordre de 6,4% sur le premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023. Cependant, des disparités importantes existent entre les différents arrondissements.

Dans le 7ème par exemple, les prix se stabilisent, car la clientèle aisée a choisi de différer ses projets de vente entraînant par conséquent un net ralentissement des volumes de transaction. Le 15ème quant à lui résiste bien, avec des volumes de transactions en forte hausse, notamment dans le sud, qui joue un rôle de marché de report par rapport au 7ème arrondissement.

Les 6ème, 8ème et 16ème arrondissements, qui affichaient des prix parmi les plus élevés de Paris, ont quant à eux connu les plus fortes baisses de prix au m², allant de -12 à -14%.

Des marges de négociation et des délais de vente toujours plus importants

Les marges de négociation sont en hausse sur le 1er semestre par rapport à 2023, principalement du fait de l’inversion du rapport de force entre vendeurs et acquéreurs, notamment lorsque les offres ne sont accompagnées d’aucune condition suspensive de financement. Elles s’établissent ainsi en moyenne à 6,45%, contre 4,8% en 2023. Néanmoins, une diminution de cette marge est constatée depuis le mois de juin, il semblerait que les vendeurs aient enfin pris la mesure de la baisse des prix et acceptent donc de mettre en vente leur bien en intégrant cet ajustement.

Les délais de vente ont également augmenté, alors à 62 jours sur le premier semestre 2023, ils passent à 74 jours sur les 6 premiers mois de 2024. Il est à noter qu’à l’image des marges de négociation, les délais diminuent depuis le mois de juin, et les ventes “flash” reprennent.

Difficile néanmoins de tirer des projections pour le second semestre compte tenu du contexte politique actuel et à l’approche des Jeux Olympiques. Nul doute que nous aurons plus de visibilité à la rentrée.

Les chiffres clés du réseau Vaneau au premier semestre 2024

  • Un volume d’affaires en baisse de 6% face à un marché à -30%
  • Un prix moyen du m² à 12 567 €, soit une baisse de 6,4% par rapport au S1 2023, particulièrement marquée sur les biens à plus d’1 million d’euros
  • Des acquéreurs de plus en plus présents, +46% de demandes de la part d’acheteurs par rapport au S1 2023
  • Un ralentissement du marché du luxe (biens entre 1 et 4 millions d’euros) en partie dû au contexte du crédit immobilier et à la non portabilité des prêts en cours
  • Des marges de négociation en hausse à 6,45% en moyenne, contre 4,6% sur le S1 2023, du fait de l’inversion du rapport de force entre vendeurs et acquéreurs
  • Des délais de vente en hausse à 74 jours en moyenne mais avec un mois de juin marqué par de nombreuses ventes “flash”
Par MySweetImmo