Immobilier Paris 8ème et 16ème : « Des signes de réajustement mais pas de chute drastique des prix »
Des prix réajustés, une forte demande, des négociations…Zoom sur le marché immobilier dans les 8ème et 16ème arrondissements de Paris avec Nora Pozzi, directrice de l’agence Engel & Völkers Faubourg Saint-Honoré.
Un marché entre stabilisation et réajustement ? Nora Pozzi, directrice de l’agence Engel & Völkers, fait le point sur les tendances du marché dans les 8ème et 16ème arrondissements de Paris.
Aujourd’hui, les critères de recherche pour les quartiers nord du 16ème et du 8ème arrondissement de Paris sont similaires. Que ce soit pour de l’immobilier de bureau ou des appartements résidentiels, nos clients privilégient les immeubles haussmanniens.
Des prix réajustés et une demande accrue
Au cours du premier semestre 2024, les prix ont été réajustés d’environ -4% dans les 8ème et 16ème arrondissements.
Les baisses concernent principalement les biens nécessitant des travaux ou ayant un mauvais Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Les acquéreurs n’hésitent plus à déduire intégralement le coût des travaux de leur offre.
La demande reste soutenue dans certains quartiers, où les prix varient entre 18 000 et 30 000€ / m², notamment pour les biens situés sur une avenue prisée ou à proximité d’un monument.
On y trouve de nombreux appartements haussmanniens de grande superficie, comme sur l’avenue Foch ou dans le Triangle d’Or.
Le cœur de la crise se situe sur les biens intermédiaires, de 800 000 à 1 800 000€ qui parfois reportent ou annulent leur projet tant qu’il ne s’agit pas d’une nécessité.
Des tentatives de négociation pouvant atteindre 20%
Ces acquéreurs, qui ont souvent recours à l’emprunt, voient parfois leurs offres rejetées ou leurs prêts refusés. Ils se tournent alors vers des arrondissements moins onéreux ou vers la première couronne, choisissant des communes comme Levallois ou Courbevoie, limitrophes et facilement accessibles.
La majorité des biens d’exception que nous proposons se situent entre 5 et 10 millions d’euros, avec peu ou pas d’appartements atypiques.
On observe deux grandes tendances chez les acquéreurs : d’une part, des acheteurs
étrangers, principalement originaires du Moyen-Orient, notamment du Liban ; d’autre part, le retour des expatriés. Ceux-ci nous connaissent de l’étranger et nous choisissent à leur retour en France.
Par exemple, nous avons récemment vendu un appartement avenue Victor Hugo à un couple de Français revenant de Singapour pour plus de 6 millions d’euros. L’attrait pour les biens d’exception reste fort, mais les négociations sont âpres.
Dès le départ, les acheteurs tentent de négocier des réductions allant jusqu’à 20% du prix affiché. Il y a toujours de bonnes affaires à saisir, souvent des ventes forcées devant être conclues rapidement.