Racheter après un divorce, le parcours du combattant

Acheter un bien après un divorce est complexe : capacité d’emprunt réduite, apports limités, marché tendu. Ce qu’il faut savoir.

Couple cote a cote les bras croises symbolisant une separation ou un divorce

© adobestock

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L’acquisition d’un bien immobilier après un divorce peut demander de l’abnégation. Entre la capacité d’emprunt réduite lorsque l’on achète seul, l’éventuelle pension alimentaire qui grève le montant des remboursements mensuels et la quotité d’apport, les difficultés sont paradoxalement démultipliées.

Le poids d’un achat immobilier solo

Si l’acquisition en couple n’est pas toujours simple, que dire de l’achat en solo ? Surtout après un divorce, et ce quel que soit la procédure, divorce contentieux comme divorce à l’amiable. La spéculation permanente sur le marché immobilier élimine d’office nombre de zones urbaines et côtières et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. Bien sûr, les divorcés propriétaires lorsqu’ils vivaient en couple partent avec un pécule, parfois non négligeable, du à la vente de leur précédent bien ou à l’enveloppe récupérée suite au rachat de soulte de l’ex-conjoint. Pour autant, il est impératif de ne pas confondre valeur de revente du bien et solde définitif après apurement des dettes. Il y a (presque) toujours un emprunt immobilier à rembourser si bien que la différence entre le prix de vente et le capital restant du surmonté des différents frais bancaires, le tout, divisé par deux, finit par s’avérer bien maigre au regard du marché immobilier.

Taux élevés, capacité d’emprunt réduite, marché immobilier haut 

Si l’on ajoute à cet apport limité une capacité d’emprunt réduite, du fait de revenus moins élevés en solo qu’en couple, la mission peut devenir complexe. Et plus encore en période de taux élevés, les intérêts d’emprunt limitant l’enveloppe empruntable à mensualités fixes. Pour rappel, les établissements bancaires essaient de respecter un taux d’endettement maximal d’un tiers du revenu mensuel. Pour un revenu de 2 400 € par exemple, cela signifie que la mensualité ne pourra excéder 800 €, assurances emprunteur comprises. Avec un taux à 4 ou 5 %, l’enveloppe est forcément moins imposante qu’avec un taux à 1,5 ou 2 % comme c’était le cas il y a quelques années à peine.

Dans ces conditions, le moindre emprunt automobile ou à la consommation contribue à baisser l’enveloppe globale. Idem pour les prestations compensatoires et autres pensions alimentaires.

Les solutions

Le miracle n’existe pas et les solutions sont toutes connues ; attendre une baisse hypothétique du marché ou une baisse des taux, continuer à épargner pour gonfler l’apport et, par conséquent, l’enveloppe d’acquisition, acheter à plusieurs, en copropriété via une SCI, s’éloigner de la zone visée en première instance… Et parfois tout à la fois… En l’occurrence, sauf cas particulier, il existe un vrai gap entre les désirs d’acquisition et les réalités immobilières et financières.

Si les difficultés d’acquisition en cours de procédure de divorce relèvent essentiellement du juridique, notamment lors d’une procédure contentieuse dans le cadre d’un couple soumis au régime communautaire, la complexité d’une acquisition après le divorce est quant à elle liée à la situation financière de l’emprunteur. Situation qu’il est nécessaire d’associer à un contexte immobilier et financier très dur ces dernières années.

Par MySweetBrand Content