Immobilier Emirats arabes unis : L’aéroport de Dubaï annonce un trafic record de 92,3 millions de passagers en 2024

Malgré les tensions au Moyen-Orient et les inondations qui ont paralysé la ville en avril dernier, l’aéroport de Dubaï a enregistré « le trafic annuel le plus élevé jamais enregistré dans son histoire », dépassant le précédent record de 89,1 millions de passagers atteint en 2018, s’est félicité Dubai Airports dans un communiqué.

La deuxième ville des Emirats arabes unis, située entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, figure en tête du classement des aéroports les plus fréquentés en terme de trafic international depuis dix ans.

Le directeur général de Dubai Airports, Paul Griffiths, a souligné que l’aéroport bénéficiait toujours du rebond de Dubaï après la pandémie de Covid-19, la ville ayant rapidement rouvert ses portes et la compagnie aérienne nationale, Emirates, remis sa flotte en service.

« Nous étions comme un ressort comprimé, prêts à réagir dès que le marché s’est redressé », a confié Paul Griffiths. Nous avons ainsi pu retrouver notre pleine capacité, attirer de nouvelles compagnies aériennes et enregistrer une croissance à deux chiffres dans la plupart des secteurs au cours de l’année dernière grâce à cette dynamique. »

L’émirat de Dubaï, qui s’est imposé ces dernières années comme un centre de commerce, de tourisme et d’affaires dans la région, connaît aussi une flambée des prix de l’immobilier et une croissance démographique fulgurante, soutenue par la politique de diversification des Emirats arabes unis.

8,2 millions de voyageurs en décembre, le mois le plus chargé de l’année

Plus d’un quart du PIB de Dubaï en 2023 – soit 27 % -provenait du secteur de l’aviation, notamment la compagnie Emirates et les aéroports de Dubaï, selon un rapport sur l’impact économique publié en octobre par ces deux entités publiques.

« Il existe une relation symbiotique entre la bonne santé du secteur aérien et celle de l’économie de la ville », a souligné Paul Griffiths.

En 2023, le nombre de passagers transitant par l’aéroport de Dubaï a dépassé les niveaux enregistrés en 2019, avant la pandémie. Après une performance record au premier semestre 2024, l’année s’est achevée en force avec 8,2 millions de voyageurs en décembre, le mois le plus chargé de l’année.

Dubaï profite de la lenteur du redressement des compagnies aériennes rivales et de leurs aéroports d’attache, ralenti par les délais prolongés de livraison des nouveaux avions, a affirmé Paul Griffiths.

« Si on met hors service un grand nombre d’appareils d’une flotte ou l’on retire des flottes entières, la capacité de réaction repose forcément sur l’acquisition de nouveaux avions. Or, nous savons que les problèmes d’approvisionnement chez Boeing et Airbus ont été considérables », a-t-il expliqué.

« Aujourd’hui, si l’on commande un nouvel appareil, le délai de livraison est probablement le plus long jamais enregistré. Par ailleurs, les difficultés liées à la remise en service des flottes existantes, avec des avions mis hors service et des pilotes partis à la retraite, contribuent à une pénurie d’offre », souligne M. Griffiths.

Et il ajoute : « Cela signifie que les compagnies aériennes et les aéroports disposant de la capacité nécessaire absorbent la demande excédentaire. »

Le souverain de Dubaï et Premier ministre des Emirats arabes unis, Mohammed ben Rached Al Maktoum, a annoncé dans un communiqué que l’aéroport cherchait à desservir 400 destinations internationales, contre 272 actuellement.

Le nouvel aéroport : un « tournant décisif »

Dubaï, qui devrait faire face à la concurrence du nouvel aéroport en cours de construction à Ryad, en Arabie saoudite voisine, a annoncé l’année dernière des travaux de près de 35 milliards de dollars pour agrandir son deuxième aéroport international, Al-Maktoum, appelé à devenir « le plus grand du monde » avec une capacité d’accueil de 260 millions de passagers par an.

« Ce sera un tournant décisif pour la ville et pour le monde, car cela nous donnera la capacité nécessaire pour pouvoir augmenter le nombre de vols et développer les flottes de Flydubai et d’Emirates », a déclaré Paul Griffiths.

Il s’est dit confiant dans la possibilité de franchir le cap des 100 millions de passagers d’ici 2027, avant un transfert à Al-Maktoum en 2032.

Le nouvel aéroport sera agrandi par phases, avec une capacité finale d’environ 240 millions de passagers, ce qui en ferait le plus grand au monde.