Immobilier : « Les réseaux de mandataires détiennent désormais 27% du marché », Vincent Pavanello

2024 ne restera pas comme une grande année pour l’immobilier en France. Après une forte correction en 2023, le marché a continué à dévisser avec une baisse des volumes de transactions de 9 %. La Maison des Mandataires mené une enquête auprès de ses 29 réseaux partenaires et livre son baromètre pour l’année 2024.

Une surperformance par rapport au marché en 2024

2024 est la dixième année consécutive durant laquelle les réseaux de mandataires surperforment le marché. Quand le marché faisait-9 % en volume, les réseaux de mandataires limitaient la casse avec seulement-2 %.

La FNAIM a annoncé 792.000 transactions en 2024 contre 875.000 ventes en 2023. Si l’on part de l’hypothèse que la part du pap était restée stable à 30% entre 2017 et 2024. Le marché intermédié était donc d’environ 554.000 transactions en 2024 (792.000 x 0,7).

Avec 147.000 transactions, les réseaux de mandataires continuent de gagner des parts de marché et détiennent désormais 27% du marché contre 25% en 2023. Ils ont donc pris des parts de marché cette année malgré un marché toujours en baisse.

« 27% des vendeurs qui sont passés par un intermédiaire en 2024 se sont tournés vers un mandataire, alors qu’ils n’étaient que 3% en 2010 et 15% il y a 5 ans », explique Vincent Pavanello Président de La Maison des Mandataires. « 600 000 clients ont donc fait confiance à un mandataire en 2024 (147 000 transactions, avec 4 personnes en moyenne sur chaque transaction) »

Une stabilisation des effectifs

Après 10 années de hausses ininterrompues, les réseaux de mandataires ont vu leurs effectifs cumulés diminuer d’abord en 2023, puis, mais dans une moindre mesure, en 2024, avec 1 000 mandataires de moins à la fin de 2024 versus fin 2023.

Contrairement à une idée reçue, la forte baisse observée en 2023 ne s’expliquait pas par une augmentation des sorties (ce flux a peu bougé) mais par une attrition forte des entrées. Pour le dire autrement, la crise du secteur immobilier a réduit le nombre de vocations pour une reconversion ce qui a impacté l’attractivité des réseaux de mandataires.

En 2024, les entrées ont retrouvé une bonne dynamique et ont permis de compenser les sorties liées aux conseillers qui quittent le métier. Les chiffres de recrutement de janvier et février 2025 sont supérieurs de 5% à 10% par rapport à janvier et février 2024.

D’après les estimations, le secteur des agences immobilières a connu plus de 1 200 défaillances en 2024. Le secteur dans sa totalité a perdu environ 5 000 professionnels en 2024 (1 000 mandataires et 4000 en agence, soit 3,5 personnes par agence fermée).

Qui sont les mandataires en 2024 ?

Le mandataire type est une femme de 42 ans

L’âge moyen des mandataires a légèrement augmenté, à 42 ans, avec moins de nouvelles arrivées en 2024. On observe une moyenne d’âge plus faible dans les réseaux nouvellement créés.

Les femmes sont majoritaires en nombre dans la quasi-totalité des réseaux. Elles représentent au total 55% des effectifs, un chiffre en augmentation constante depuis 2017.

75% de reconversion dans les réseaux

75% des conseillers qui sont arrivés dans les réseaux en 2024 n’avaient pas fait d’immobilier auparavant, même taux qu’en 2023. Ce taux est en légère baisse depuis 2017, ce qui montre que certains professionnels des agences traditionnelles rejoignent les réseaux de mandataires.

30% de professionnels dans les réseaux

Cette année, la part des professionnels dans les nouveaux mandataires a continué à augmenter. Plusieurs réseaux, notamment ceux qui ont des offres dédiées aux personnes expérimentées, captent près de 30% de professionnels dans leur recrutement

« Au sein de ces arrivées, on constate une augmentation très forte du flux provenant d’anciens professionnels d’agences vitrées. La crise pousse de nombreux professionnels en agence à s’interroger sur le niveau des commissions qu’ils perçoivent, ce qui génère logiquement des mouvements vers les modèles les plus rémunérateurs pour les conseillers : les réseaux de mandataires », conclut Vincent Pavanello.