Immobilier Nantes : A la vente comme à la location, les biens trop chers ne partent plus…

En l’espace de quelques mois, le marché immobilier à Nantes est considérablement perdu en tonicité. Les acquéreurs – et plus particulièrement ceux qui disposaient d’un confortable budget – se font désormais plus rares. Etat des lieux avec Jonathan Carpentier, de l’agence immobilière Nestenn d’Orvault.

Immeubles anciens à Nantes avec une église au fond

© adobestock

 0

Nantes attire toujours, mais les acquéreurs se font plus rares

Entre son dynamisme économique et sa situation idéale à proximité de la campagne et de l’océan, Nantes combine les atouts et reste très attractive. C’est notamment une ville prisée des cadres supérieurs à fort pouvoir d’achat, choisissant de quitter la région parisienne une pour une ville située à seulement deux heures de la capitale en LGV.

En 2020 et en 2021, ces acquéreurs aisés ont tiré les prix immobiliers vers le haut à Nantes et sa région. Mais les professionnels constatent que depuis quelques mois la donne a radicalement changé. Ces acheteurs se font désormais plus rares. Une situation qui entraîne toute une série de changements sur le marché immobilier à Nantes.

Des délais de vente qui s’allongent et des négociations jusqu’à 10%

Première conséquence de la raréfaction des acquéreurs : un allongement de la durée de vente. « Alors qu’il y a un an les biens étaient vendus dans la journée, les délais sont passés à une semaine pour certains biens, voire en un mois ou un mois et demi pour d’autres. Il y a quelques mois, nous n’avions même pas besoin de faire de publicité pour vendre. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! », note Jonathan Carpentier, responsable de l’agence Nestenn d’Orvault. Cette situation déconcertante pour certains professionnels de l’immobilier, est simplement le signe d’un retour à la normale, après deux années de frénésie due à la crise Covid.

Avec des acquéreurs aux abonnés absents, la tendance haussière est désormais stoppée : le prix des biens immobiliers à Nantes stagne. Et si les vendeurs sont trop gourmands, ils sont assurés de ne vendre qu’après une négociation… parfois âpre ! « Actuellement sur 8 dossiers en cours, nous n’avons qu’une seule offre au prix ». Pour les autres, la négociation peut aller jusqu’à 10% du prix de vente.

« Dernièrement, nous avons vendu une maison à Orvault Bourg. Proposée au prix de 665 000€ FAI, celle-ci s’est négociée et vendue autour de 640 000€ à un couple d’acquéreur disposant d’un apport conséquent et de revenus confortables. D’une part, une baisse de 30 000€ soit 5% du prix est une situation que l’on ne rencontrait pas il y a quelques mois. D’autre part, hausse des taux oblige, les acquéreurs doivent désormais s’acquitter de mensualités conséquentes pour rembourser leur prêt immobilier ». Les taux d’emprunt s’approchent en effet de plus en plus des 2 voire des 2,5 % actuellement selon les dossiers…  

Des prix qui stagnent à l’achat comme sur le marché locatif

Comme le souligne Jonathan Carpentier, le marché à Nantes est très sectoriel et les prix de l’immobilier peut varier du simple au double, d’une rue à l’autre. « Si l’on veut faire une moyenne, comptez à partir de 3000€ du m2 à Nantes et jusqu’à 5000€ du m2 dans les beaux quartiers comme Procé, Saint-Félix ou Mellinet. Les prix peuvent grimper jusqu’à 6000€ du m2 dans le triangle d’or ». Un secteur très convoité qui englobe notamment les rues Kleber, Copernic et Galissonière. « En moyenne, comptez entre 450 000 et 500 000€ pour une belle maison et autour de 250 000 à 300 000€ pour un bel appartement T3 avec 2 chambres ».

Du côté du marché locatif, le prix des loyers est également stable depuis quelques mois. Et bien que les appartements et les maisons à louer restent très prisés, les candidats à la location ne sont pas prêts à mettre n’importe quel prix. « Sachant qu’il y avait peu de bien à la location, un bailleur a récemment mis sur le marché une maison à un loyer supérieur au marché. Nous avons eu beaucoup de demandes et de visites qui n’ont pas abouti. Lorsque le bailleur a finalement consenti à appliquer le montant de loyer que nous avions préconisé, le bien s’est loué ». Conclusion, s’ils sont trop chers, les biens restent aujourd’hui sur le marché, en location comme à la vente. 

Attention aux prix et à votre offre de crédit

Le marché immobilier à Nantes est donc bien moins tonique actuellement qu’au cours des deux dernières années. Dans ce nouveau contexte, veillez avant tout à réajuster le prix d’un bien à la vente.

Quelques derniers conseils à ceux qui cherchent à investir ou à acheter leur résidence principale dans la Cité des Ducs ? « Comparer pour avoir une idée précise des prix les plus justes, car d’une zone à l’autre les écarts peuvent être très importants. Se mettre entre les mains de professionnels du secteurs, d’agences de proximité qui connaissent très bien leurs quartiers. Enfin, dernier conseil : faire valider le dossier financier par un banquier ou un courtier et le mettre à jour tous les 15 jours à 3 semaines. » conclut Jonathan Carpentier. Actuellement, les taux immobiliers évoluent en effet chaque semaine et les conditions d’emprunt peuvent être radicalement différentes, d’un mois sur l’autre. « Et il n’y a rien de pire que de se pencher sur un bien pour finalement se rendre compte quelques semaines plus tard que l’on n’a plus les capacités de l’acquérir ! ».

Par Catherine Chantepie, journaliste
Merci à Jonathan Carpentier, responsable de l’agence Nestenn d’Orvault, d’avoir répondu aux questions de la rédaction de MySweet’immo.
Vous êtes professionnel de l’immobilier et souhaitez partager votre analyse du marché avec nos lecteurs ? Contactez-vous  hello@mysweetimmo.com.