Royaume-Uni: Les prix de l’immobilier reculent et cela va durer…

Inflation à 10%, hausse des taux d’intérêt… Dans une économie qui prend le chemin de la récession, les prix immobiliers ont chuté de 1,1% sur un an en moyenne au Royaume-Uni en février, premier recul depuis juin 2020, selon Nationwide. Et cela devrait se poursuivre.

vue aerienne d'immeubles dans le Yorkshire au Royaume-Uni

© adobestock

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Les prix immobiliers ont chuté de 1,1% sur un an en moyenne au Royaume-Uni en février, premier recul depuis juin 2020, quand le pays était en confinement, et plus fort repli depuis plus de dix ans selon Nationwide.

Sur l’ensemble du Royaume-Uni, le prix moyen d’une maison en février était de 257.406 livres, précise la société de promotion immobilière et crédit Nationwide, ajoutant que le repli sur un an est le plus marqué depuis novembre 2012.

Hausse des taux et inflation galopante au Royaume-Uni

Nationwide estime dans son étude mensuelle qu’il s’agit d’une faiblesse récente, démarrée fin septembre avec les turbulences sur les marchés britanniques de la dette qui avaient été déclenchées par un budget massif et non financé annoncé par l’ex-gouvernement de Liz Truss.

Celle-ci avait dû faire marche arrière avant de démissionner au terme d’un mandat éclair.

Ce budget avait effrayé les investisseurs, qui s’étaient détournés de la dette et des actifs britanniques, entraînant une flambée des taux d’intérêt au Royaume-Uni, dans un contexte préalable de resserrement monétaire et d’inflation galopante.

« Si les conditions des marchés financiers se sont normalisées, l’activité sur le marché du logement reste anémique« , précise Nationwide, ce qui « reflète l’impact durable (des turbulences de marché) sur la confiance et l’effet qui s’y ajoute des pressions financières sur les ménages« , ajoute Nationwide.

L’inflation, à quelque 10%, dépasse la croissance des salaires, ce qui mange les revenus des Britanniques, tandis que les coûts des remboursements immobiliers restent « très supérieurs aux plus bas enregistrés en 2021« , détaille la société.

L’économie semble se diriger vers la récession

Nationwide estime qu’il sera difficile pour le marché immobilier de reprendre de l’élan à court terme, dans une économie qui semble se diriger vers la récession, selon les prévisions, avec un taux de chômage qui a marqué une petite remontée en fin d’année, et des taux d’emprunt historiquement élevés.

« D’autant que les demandes d’apports restent élevées à un point qui décourage » certains candidats à un premier achat immobilier, en pleine crise du coût de la vie, poursuit Nationwide.

Les conditions pourraient toutefois « s’améliorer graduellement si l’inflation s’atténue dans les prochains mois comme attendu, ce qui enlèverait un peu de pression sur le budget des ménages« .

Le recul des prix de l’immobilier au Royaume-Uni devrait se poursuivre

Les économistes, dont ceux d’EY ITEM Club et Pantheon Macro, s’attendent à ce que la chute des prix se poursuive pendant quelques temps vu le niveau des remboursements de prêts immobiliers, qui ne sont fixes en général que sur deux à cinq ans au Royaume-Uni, et sont actuellement proches de leur « sommets en une décennie« .

Les promoteurs immobiliers ressentaient eux aussi le refroidissement du marché.

Persimmon a dévoilé mercredi un bénéfice net part du groupe en baisse de 40% sur un an et des marges compressées malgré une légère progression du chiffre d’affaires en 2022.

En dépit d’une bonne tenue des prix, il s’attend à une finalisation des transactions en baisse cette année, avec des conséquences négatives sur les marges et profits, sans toutefois donner de prévisions chiffrées.

L’action du groupe était en queue de l’indice FTSE-100 vers 14H10 GMT et chutait de 9,43% à 1.315,50 pence, entraînant dans sa chute les autres valeurs du secteur: Taylor Wimpey cédait 3,77% et Barratt 3,30%.

Par MySweetImmo avec AFP