Rénovation énergétique : Les professionnels doivent proposer un accompagnement global
La rénovation énergétique en France présente un fort potentiel,notamment dans les copropriétés. Toutefois, les défis administratifs et financiers exigent un accompagnement professionnel complet. Ce qu’il faut retenir de l’enquête Xerfi Observatoire sur la rénovation énergétique de l’habitat.
Si l’on en croit les enseignement de l’étude Xerfi sur la rénovation énergétique, un boulevard s’offre aux acteurs capables de proposer, outre la gestion des travaux, un accompagnement complet sur le plan administratif.
C’est d’autant plus vrai pour les copropriétés qui représentent un segment de marché à fort potentiel puisque 10% seulement des immeubles collectifs ont fait l’objet d’une rénovation énergétique ces trois dernières années.
La rénovation énergétique est le principal moteur du marché des travaux dans l’habitat en France. Ce critère est en effet « primordial » pour 38% des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête Xerfi Observatoire*.
Il est vrai qu’une réglementation plus contraignante sur les passoires thermiques et l’envolée des prix de l’énergie mais aussi l’éco-conscience des Français ont changé la donne. Les perspectives pour l’activité des entreprises de la filière de la rénovation s’annoncent donc favorables à court terme.
Dans le détail, le changement des ouvrants, le système de chauffage et l’isolation, arrivent en tête des travaux d’amélioration des performances énergétiques engagés par les ménages.
Globalement, les clients sont satisfaits de l’intervention des artisans pour améliorer la performance énergétique de leur logement.
Même si la mise en œuvre des projets de rénovation achoppe encore bien souvent sur la complexité du dossier de demande d’aides et le montant de la facture des travaux, d’après notre enquête.
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De l’importance du bouche à oreille
Près des trois quarts des personnes interrogées ont réalisé des travaux ces trois dernières années ou ont prévu d’en faire dans les deux ans.
Et si les personnes ayant eu recours au service d’un professionnel sont satisfaites de la prestation, les principales réserves portent sur le respect des délais et la communication, précise l’enquête Xerfi Observatoire sur la rénovation énergétique de l’habitat.
Lors de la recherche d’un professionnel, le numérique est important mais pas déterminant. Il apparaît en effet que le bouche-à-oreille est, de loin, le principal mode d’identification des prestataires retenus pour réaliser des travaux de rénovation énergétique (32% des répondants).
La recommandation d’un tiers rassure le porteur de projet sur les compétences et l’expertise de l’artisan, qui figurent parmi les critères de sélection les plus souvent jugés décisifs.
La question cruciale du coût des travaux
L’analyse du parcours client lève aussi le voile sur les irritants et les pistes d’amélioration.
D’une part, l’impression positive ne résiste pas aux aspects administratifs et financiers, qui rebutent nombre de ménages dans leurs projets de rénovation énergétique.
D’autre part, ces travaux ont un coût. La facture finale dépasse ainsi 5 000 et 10 000 euros respectivement dans près de la moitié et dans le quart des cas. Or, la part des travaux couverts par les aides reste plutôt modeste.
Le reste à charge ressort de fait à 90% du prix des travaux pour un tiers des projets et à 80% pour plus de 60% d’entre eux.
Un coût qui constitue un obstacle à la massification des travaux, indispensable pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du parc résidentiel tertiaire.
Autrement dit, cela revient à concentrer les projets sur les CSP+ dans les travaux réalisés ou à venir. Et ce, alors même que les candidats plutôt jeunes et CSP– pèsent plus d’un tiers du marché.
Déficit de notoriété pour les aides à la rénovation
Si MaPrimeRénov’ est un dispositif bien identifié parmi les aides à la rénovation (tout comme le chèque énergie d’ailleurs), d’autres soutiens (tels que France Rénov’) souffrent en revanche d’un déficit de notoriété.
Dans ces conditions, les professionnels prêts à accompagner les clients sur le volet administratif peuvent se frotter les mains.
Entre connaissance limitée des aides et complexité des procédures, le besoin d’accompagnement des ménages reste donc élevé pour bénéficier d’aides indispensables pour boucler les financements.
Dans plus de 60% des cas, les dossiers de subventions sont d’ailleurs montés avec un concours extérieur (artisan, architecte, intermédiaire ou service public).
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Les copropriétés, un potentiel important encore inexploité
Dans le même ordre d’idées, le créneau de l’accompagnement des copropriétés représente un segment à fort potentiel.
Peu adressé par les entreprises en raison de sa complexité qui suppose de réunir des compétences multiples, il pourrait se révéler attractif.
Seuls 10% des immeubles collectifs ont ainsi bénéficié d’une rénovation énergétique ces trois dernières années.
Par ailleurs, le niveau de connaissance des copropriétaires sur les travaux nécessaires est assez faible alors que les projets de rénovation sont par nature très complexes.
Les aides financières, qui existent, sont en outre très peu mobilisées. C’est dire le champ d’opportunités qui s’ouvre aux spécialistes de la rénovation dans le conseil et l’accompagnement, le financement et la gestion des travaux auprès des copropriétés.
*Cet observatoire sur l’immobilier de bureaux et le coworking s’appuie sur une enquête menée auprès de près de 600 entreprises, tous secteurs confondus. Réalisée en ligne et via notre centre d’appels, du 20 avril au 9 mai,cette enquête a permis de recueillir l’opinion et les pratiques des dirigeants, des directeurs immobiliers et des responsables de l’environnement de travail de PME et grands groupes présents sur l’ensemble du territoire. Structuré selon des critères de taille, d’activité et de localisation géographique, l’échantillon mis en œuvre fournit toutes les garanties statistiques de représentativité indispensables à l’établissement d’un panorama fiable de l’immobilier de bureaux.