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« Nette baisse du financement immobilier en 2023 et sans doute en 2024 », Denis Moscovici (IEIF)
Denis Moscovici, senior advisor de l’IEIF et pfésident de DM Conseil et Stratégie est l’invité de Mon Podcast Immo.
Dans de nouvel épisode de Mon Podcast Immo, Ariane Artinian s’intéresse au marché français du financement de l’immobilier des professionnels. Son invité Denis Moscovici, Senior Advisor à l’Institut de l’Épargne Immobilière et Foncière présente la 5ème édition de l’étude « Le marché Français du financement de l’immobilier des professionnels » réalisée par l’IEIF en partenariat avec l’IFPIMM.
« Cette 5e édition repose sur des chiffres transmis par 25 établissements. 2022 était déjà une année impactée l’émergence de l’inflation et la forte montée des taux d’intérêt. La production annuelle est déjà en décroissance par rapport à 2021. En 2023, vu le contexte, nous anticipons que le marché sera encore en nette baisse. »
Les points à retenir sur les marchés immobiliers
Le rebond de l’inflation a induit une hausse des taux d’intérêt très brutale.
L’industrie immobilière subit un choc et doit s’adapter à la nouvelle donne.
Le marché de l’investissement se caractérise par l’attentisme des investisseurs dans l’attente d’un repricing des actifs.
Le marché de la promotion immobilière voit l’ensemble de ses moteurs à l’arrêt et entre en crise.
Le marché locatif est soumis à la nouvelle donne de réduction de l’empreinte locative des grands utilisateurs.
Le cycle des actifs connait des évolutions importantes au sein même de chaque classe d’actifs et le marché des bureaux est en difficulté.
Retrait du marché du financement
« Le marché de l’investissement est très attentiste, celui de la promotion en difficulté, les entreprises prennent de moins en moins de surfaces…« , observe Denis Moscovici.
De fait, « le marché du financement devrait se situer en retrait en 2023 et probablement en 2024. Le secteur du financement ne peut pas pallier tous ces problèmes structurels. Le financement peut accompagner les promoteurs lorsqu’ils sont en bonne santé mais lorsque cela va moins bien, les banques sont obligées de s’adapter. »
Et de poursuivre : « Le refinancement des actifs existants devient un sujet prédominant. Il va y avoir des besoins de recapitalisation importants« . Enfin, signale t-il l’ « ESG s’inscrit définitivement comme une dimension incontournable des financements d’actifs.«
La période est compliquée pour les particuliers et pour les professionnels
L’immobilier reste t-il pour autant un bon placement ? « J’ai la conviction que oui. Sur le long terme, c’est un placement qui offre des particularités de protection par rapport à l’inflation. Avec cette hausse des taux n’est dans une phase d’ajustement. Pour les particuliers et les professionnels, c’est compliqué actuellement. »
Et de conclure : « Il faut que les prix s’adaptent au nouveau contexte financier avec de l’inflation. La hausse des taux d’intérêt a grignoté l’écart qui existe entre le taux de rendement des actifs et les taux d’intérêts sans risque. Historiquement, cette prime est de l’ordre de 4 %. Les investisseurs attendent que cette prime se recrée ».
