Crédit immobilier : Les banques retrouvent l’équilibre après deux ans de marge négative selon l’ACPR
Les banques retrouvent l’équilibre des marges sur le crédit immobilier en 2024 après deux ans de négatif, malgré des coûts de crédit en hausse pour les emprunteurs.
Les marges des établissements bancaires sur le crédit immobilier sont négatives depuis le premier trimestre 2022, mais se sont rapprochées de l’équilibre au premier trimestre 2024, a indiqué vendredi le gendarme des banques dans une note.
Retour à l’équilibre pour les marges bancaires sur les crédits immobiliers
L’exploitation des données « pour suivre la tarification du crédit immobilier fait apparaître des marges à l’octroi, telles que déclarées par les établissements négatives mais qui se sont redressées en 2023« , sans pour autant revenir dans le vert, écrivent les analystes de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).
« Ce redressement s’est poursuivi au premier trimestre 2024 où l’on observe un retour à des marges à l’équilibre pour la première fois depuis 2 ans« , continue l’ACPR.
Au plus bas au quatrième trimestre 2022, la marge globale moyenne, composée de la marge nette et des revenus accessoires – frais de dossier, commissions de distribution de contrats d’assurance (assurance emprunteur, multirisques habitation ou de garantie), indemnités de remboursement anticipé… -, a tutoyé les -1,5%.
Le paradoxe de la hausse des coûts de crédits immobiliers pour les emprunteurs
Ce constat peut paraître contre-intuitif pour les candidats à l’emprunt qui ont pu remarquer une hausse significative du coût du crédit depuis deux ans.
En cause : le coût de refinancement des banques en forte augmentation, à mesure que la Banque centrale européenne (BCE) augmentait ses taux pour lutter contre l’inflation, qui ne leur a pas été répercuté entièrement.
Plusieurs banquiers et courtiers se sont retirés du marché
Pour ne pas creuser leurs pertes, certains établissements se sont à ce moment-là quasiment retirés du marché.
Faute d’une baisse plus forte des prix de l’immobilier, selon plusieurs acteurs banquiers et courtiers, ce marché tourne toujours au ralenti.
Le montant total des crédits immobiliers hors renégociations, au plus bas au mois de mars depuis dix ans, était reparti à la hausse en avril, avant de déjà s’essouffler en mai, selon les données publiées il y a une semaine par la Banque de France.
Cette étude a été réalisée à la demande du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) qui édicte, entre autres, les règles encadrant l’octroi de crédits immobiliers.