Immobilier Paris 16ème : « Quand les vendeurs ajustent leurs prix à celui du marché, les biens partent » Déborah Cohen Blonde
Le marché immobilier dans le 16ème arrondissement de Paris, à Victor Hugo, est à deux vitesses. Certains vendeurs opportunistes espèrent toujours une vente au prix fort et voient leurs biens rester en rade. Déborah Cohen Blonde, s’attend toutefois à un impact positif des Jeux sur les ventes.
Déborah Cohen Blonde, directrice de l’agence chez Junot, fait le point sur le marché immobilier dans le 16ème arrondissement de Paris, à Victor Hugo.
MySweetImmo : Comment les prix ont évolué ces 6 derniers mois ?
Déborah Cohen Blonde : Le premier semestre 2024 a été dynamique, les taux continuant de baisser légèrement et permettant de donner une nouvelle impulsion aux acquéreurs attentistes, mais nous sommes toujours sur un marché à deux vitesses.
D’un côté, des vendeurs ayant un projet sérieux et s’ajustant au plus près du prix du marché permettant des ventes dans des délais de classiques et, de l’autre, des vendeurs plus opportunistes qui espèrent toujours une vente au prix fort et qui eux voient leurs biens rester sur le marché de nombreux mois faute d’acquéreurs intéressés.
Malheureusement, juin a été impacté par deux facteurs qui ont quasiment mis le marché immobilier à l’arrêt : l’annonce de la dissolution du gouvernement et les élections législatives anticipées, ainsi que l’organisation des JO.
Nous avons observé que les Parisiens ont quitté très tôt Paris cette année pour éviter les nombreuses restrictions liées à l’organisation des Jeux Olympiques.
MySweetImmo : Quelles sont les rues, micro-quartiers qui résistent plus que les autres ?
Déborah Cohen Blonde : Les adresses les plus recherchées résistent encore : l’avenue Victor Hugo, l’avenue Henri Martin et Georges Mandel.
MySweetImmo : Peut-on anticiper un effet post JO ? Elections législatives ?
Déborah Cohen Blonde : Concernant les JO, nous avons observé que suite à l’organisation les derniers jeux de Tokyo en 2021 et de Londres en 2012 : le marché s’était fortement dynamisé avec des augmentations de prix respectivement de + 22% et + 24%.
Si le contexte économique et politique n’est aujourd’hui plus le même, nous pouvons néanmoins espérer une embellie avec des visiteurs qui reviennent les prochains mois faire l’acquisition d’un bien dans notre ville Lumière. L’organisation de ces Jeux Olympiques aura un impact de toutes les façons positives avec le rayonnement de Paris dans le monde entier.
Concernant l’effet post élections législatives, nous sommes tous dans l’attente de l’annonce d’un gouvernement. Cela a replongé les acquéreurs dans une nouvelle période attentiste, les programmes de certains partis étant peu tendre avec la fiscalité immobilière. Il existe donc une forte inquiétude concernant les décisions qui pourraient être prises notamment avec le rétablissement de l’ISF. Cette rentrée politique sera donc décisive pour les mois à venir.
MySweetImmo : Dans votre clientèle, avez-vous observé des changements ou des tendances à venir ?
Déborah Cohen Blonde : Pas de changements notables, voici quelques ventes réalisées ce dernier trimestre :
- Achat d’une résidence secondaire d’un couple habitant en région parisienne rue des Belles Feuilles : 72m² au prix de 995 000 €, soit 13 816€/m².
- Investissement immobilier rue des Belles Feuilles : 66m² vendu au prix de 895 000 € soit 13 560€/m².
- Achat d’un pied-à-terre pour des clients Libanais situé place de Mexico : 164m² à rénover au prix de 2 100 000 € soit 12 804 €/m².
MySweetImmo : Est-ce que des quartiers sont très concentrés sur des clientèles types ?
Déborah Cohen Blonde : La présence du Lycée Janson de Sailly cristallise toujours la clientèle familiale parisienne tandis que les biens situés sur des adresses plus « internationales » comme l’avenue Foch, l’avenue Victor Hugo et Georges Mandel sont majoritairement acquis par une clientèle étrangère. Nous espérons que l’organisation des JO maintiendra une demande importante de ces derniers.