Immobilier : Tension locative record et loyers en hausse dans toute la France
Le marché locatif français est dans le rouge. Jamais la tension locative n’a été aussi forte et les hausses de loyers n’en finissent plus d’asphyxier les locataires. Celles-ci s’observent aussi bien en province qu’en Ile-de-France.
Loyers moyens, profil des locataires, activité locative ou encore villes les plus recherchées … LocService.fr publie l’Observatoire de l’offre et de la demande locatives dans le parc privé sur l’année 2024.
Une hausse moyenne des loyers supérieure à l’inflation
En France en 2024, pour se loger en location, il fallait dépenser en moyenne 723 € par mois charges comprises. Les logements loués ont affiché une surface moyenne de 42,5 m², ce qui donne un loyer au mètre carré de 17,03 €, en hausse de 3,3 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres cachent de fortes disparités : en effet, par rapport à la province, l’Ile-de-France est 78 % plus chère en termes de loyer au mètre carré, et Paris est 164 % plus chère !
Les hausses de loyers s’observent aussi bien en province qu’en Ile-de-France. Un phénomène nécessairement lié aux hausses constantes des tensions du marché locatif qui touchent tout le pays.
Des augmentations qui concernent tous les types de biens
En moyenne, les chambres se louent 471 € pour une surface de 14 m2 et les studios/T1 561 € pour 24 m2. Pour les appartements T2, la surface constatée est de 42 m2 et le loyer moyen de 758 €. Un T3 de 63 m2 se loue 920 € et les 4 pièces se louent 1093 € charges comprises en moyenne. Les maisons, que l’on trouve le plus souvent dans les zones moins chères, se louent en moyenne 1081 €. En résumé, l’ensemble des types de biens est en augmentation par rapport à 2023.
Les logements les plus loués en France en 2024
Les appartements d’une pièce (studios et T1) restent les types de biens les plus loués avec 34 % des locations réalisées en 2024. Ils sont suivis par les appartements T2 qui représentent 24 % du marché. Les grands appartements (2 chambres ou plus) représentent 19 % des logements loués, et 5 % pour les maisons. Plébiscités par les étudiants et les jeunes actifs, les logements meublés (hors meublés touristiques) représentent 59 % des locations réalisées.
A noter que la part des meublés reste très élevée par rapport à la période avant-crise sanitaire (38 % en 2019), essentiellement en raison des tensions sur le marché locatif : l’offre ayant diminué, le turnover se fait principalement sur les biens de petite surface donc plus souvent meublés.
Que peut-on louer avec le loyer moyen de 723 € dans les grandes villes ?
A partir du loyer moyen de 723 € constaté en 2024, LocService.fr a évalué la surface approximative du logement qu’une personne peut louer en moyenne dans les capitales régionales (hors Corse). A Rouen, un locataire peut se loger dans un appartement de 54 m2 (potentiellement un 3 pièces) alors que dans la capitale il doit se contenter d’un studio de 15 m2.
Un tiers des recherches de locataires sont concentrées sur 6 départements
Les données récoltées par LocService.fr permettent d’établir les départements les plus fréquemment recherchés :
- Paris (75) : 10,7 %
- Le Rhône (69) : 6,96 %
- Les Alpes-Maritimes (06) : 4,4 %
- Les Bouches-du-Rhône (13) : 4,37 %
- L’Hérault (34) : 4,33 %
- La Gironde (33) : 3,95 %
Environ un tiers de la demande française est concentrée dans ces six départements. Alors que son attractivité avait chuté après la crise sanitaire, le regain d’intérêt pour la capitale se confirme. Il en va de même pour l’Ile-de-France dans son ensemble : 29 % au total, contre 26 % l’année précédente et 23,2 % pour 2022.
Quelles sont les villes les plus recherchées ?
Le gain d’attractivité observé en Alpes-Maritimes se retrouve ici concernant Nice, qui grimpe de trois places dans le classement. Toujours hors classement (12e place), Nantes semble continuer de souffrir d’une image dégradée qui réduit nettement la demande par rapport au début de la décennie.
Rang | Ville | Demande locative en 2024 | Demande locative en 2023 | Evolution rang |
1 | Paris | 10,7 % | 10 % | = |
2 | Lyon | 4,92 % | 4,52 % | = |
3 | Montpellier | 2,86 % | 2,17 % | +1 |
4 | Toulouse | 2,66 % | 2,19 % | -1 |
5 | Nice | 2,43 % | 1,55 % | +3 |
6 | Bordeaux | 2 % | 2,01 % | -1 |
7 | Strasbourg | 1,94 % | 1,46 % | +2 |
8 | Marseille | 1,89 % | 1,59 % | -2 |
9 | Rennes | 1,68 % | 1,41 % | +1 |
10 | Lille | 1,58 % | 1,59 % | -3 |
Lyon : la Ville où il est le plus difficile de trouver un logement à loyer
Cependant, si l’on s’intéresse uniquement à la tension locative, c’est-à-dire la difficulté à trouver un logement à louer dans une ville (ou la facilité à trouver un locataire), ce classement change quelque peu comme l’illustre le graphique ci-dessous. Rennes et Lyon restent en tête du classement, tandis que Paris continue de remonter dans le classement après avoir complètement disparu suite aux confinements. La capitale retrouve ainsi aujourd’hui, en 3ème position, la place qu’elle avait avant la crise sanitaire.
LocService remarque de fortes hausses de la tension locative dans toutes les villes de ce classement. Et cela se confirme au niveau national : le score de tension locative sur l’ensemble de la France passe de 3,35 l’année dernière à 4,8 cette année. Un score qui n’a cessé d’augmenter depuis 2019, date de début de recensement de cet indicateur.
Le profil des locataires en recherche d’un logement
Au niveau national, les candidats locataires déclarent en moyenne avoir un budget de 793 €/mois pour se loger. 38 % d’entre eux sont des étudiants, ce qui s’explique par la tendance de ces derniers à changer plus fréquemment de logements, tandis que 7 % sont des retraités. Concernant leurs garants, la famille continue d’être le moyen sollicité dans la majorité des cas (66 %). 11 % font le choix de s’appuyer sur la garantie Visale d’Action Logement, un chiffre qui progresse de trois points depuis l’année précédente, un bon signe qui permet de faire baisser de deux points les candidats sans garant (12 %) .
« Malheureusement, ce que nous avions anticipé dans l’étude de l’année dernière s’est vérifié : les effets cumulés des difficultés d’accès au crédit, des interdictions de louer les passoires thermiques, de la fin du Pinel et d’autres facteurs impactant l’offre et la demande immobilière, continuent d’accélérer les hausses de tension du marché locatif partout en France. Cette tension galopante ne pouvait avoir qu’une conséquence : faire grimper les loyers dans la majorité des grandes villes. Sur les 40 villes métropolitaines de plus de 100 000 habitants, 28 voient leur loyer moyen au mètre carré augmenter plus vite que l’inflation (+1,3% en glissement annuel au mois de novembre 2024). Il faut surveiller de près les évolutions des taux et espérer des assouplissements dans les interdictions de louer, sans quoi cette tendance risque de perdurer », conclut Ivan Thiébault, responsable des études chez LocService.fr.