Crédit immobilier : « Les taux sont stables… mais les écarts se creusent entre les emprunteurs », Bruno Rouleau
Au micro Mon Podcast Immo de Baptiste Julien Blandet, Bruno Rouleau décrypte une fausse accalmie : les taux restent stables, mais les écarts entre emprunteurs n’ont jamais été aussi marqués.
Les taux se sont stabilisés, mais cela ne veut pas dire qu’emprunter est plus facile. « Oui, les taux sont globalement stables… mais les écarts entre emprunteurs se creusent fortement », prévient Bruno Rouleau, délégué général de la Fédération du courtage en crédit. au micro Mon Podcast Immo de Baptiste Julien Blandet.
Les meilleurs dossiers avantagés
Si les taux affichés restent contenus – autour de 3,25 % sur 15 ans et jusqu’à 3,55 % sur 25 ans –, les conditions réelles varient énormément selon le profil de l’emprunteur. « On peut observer jusqu’à 40 centimes d’écart entre deux dossiers. C’est considérable », note Bruno Rouleau. Pourquoi ? Parce que les banques ont atteint leurs objectifs de crédit et peuvent désormais se concentrer sur les profils les plus rentables. « Les établissements ciblent les ménages les plus solides, avec des revenus élevés, de l’épargne, un bon historique », explique-t-il. Les autres profils doivent redoubler d’efforts, voire repousser leur projet.
Jusqu’ici, les acheteurs avaient l’avantage. Mais les lignes bougent. « On voit les prix repartir à la hausse sur certains segments, avec des hausses de 3 à 4 %. Les biens de qualité trouvent preneur très vite », observe-t-il. Résultat : les vendeurs retrouvent confiance et rechignent à négocier. Le rapport de force change discrètement de camp.
Le crédit s’allonge… jusqu’où ?
Pour rester dans les clous du taux d’endettement, les emprunteurs étendent la durée de leurs crédits.
« On est passés d’une moyenne de 17 ans à plus de 21 ans. Et on s’approche du plafond réglementaire de 25 ans », prévient Bruno Rouleau. Un retour du prêt sur 30 ans ? « Il est techniquement possible, mais il reste bloqué politiquement, malgré les demandes répétées des professionnels ».
La BCE garde le cap, mais rien n’est gravé dans le marbre. « L’inflation est maîtrisée, donc la Banque centrale n’a pas de raison immédiate d’agir », explique-t-il. Mais les incertitudes internationales pèsent : ralentissement aux États-Unis, tensions géopolitiques, pressions politiques sur la Fed. « Nous sommes dans une phase d’observation. Tout peut encore bouger », conclut-il.
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