Immobilier neuf : La production de logements est à l’arrêt au 3e trimestre

Les indicateurs nationaux ne montrent aucun signe d’un retournement favorable de la conjoncture immobilière. Si la tendance se poursuit, moins de 90 000 logements seront vendus en 2023.

grue devant un immeuble en contruction

© adobestock

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Une offre de logements en baisse constante

Le 3e trimestre 2023 se caractérise par un nouveau repli des autorisations de logements sur tous les segments selon les chiffres de l’État. La baisse constatée est de 29,2% par rapport au 3e trimestre 2022 et de 28,3% sur 12 mois. Bien que cette baisse s’explique pour partie par un effet de base consécutif à la nette hausse des permis, intervenue en 2022, les volumes demeurent toujours en net retrait. Le plus préoccupant est sans doute le niveau extrêmement faible des mises en chantier. Elles n’ont tendanciellement pas suivi les volumes des autorisations.

La situation est donc nettement à la détérioration, tant pour les logements individuels que pour les logements collectifs. En effet, le niveau des logements collectifs mis en chantier est un des plus bas constatés ces 15 dernières années (hors période Covid), soit 27 500 logements seulement sur trois mois (juillet à septembre 2023).

Pour Pascal Boulanger, Président de la FPI France : « Ce nouveau constat ne fait que confirmer la situation catastrophique dans laquelle se trouve le logement en France. Faute d’acquéreurs, les promoteurs n’ont d’autre choix que de retarder ou d’abandonner des opérations nouvelles. Ce sont autant de logements nouveaux qui ne seront pas sur le marché dans les 2 à 3 ans qui viennent. Le déficit de nouveaux logements viendra bloquer le parcours résidentiel de nombreux ménages dans les prochaines années. De conjoncturelle, la crise est devenue structurelle. »

Une crise structurelle de l’immobilier neuf

La dégradation de la conjoncture et l’insuffisance de l’offre dans le neuf conduisent à la correction brutale des ventes totales de ces derniers mois, avec -30,6% au 3e trimestre 2023 par rapport au 3e trimestre 2022. Par ailleurs, les réservations nettes au détail chutent de 46,6%. Les ventes aux investisseurs particuliers reculent de 58,6%, et les ventes aux propriétaires occupants, de 36,5%.

« Les chiffres sont sans appel : les mesures visant à amortir le choc, mises en œuvre par le Gouvernement avec l’aide d’Action Logement et CDC Habitat, sont très utiles mais restent insuffisantes. D’autres mesures, puissantes et d’application immédiate, sont indispensables pour éviter la crise structurelle qui s’installe et dont il sera très difficile de sortir : disparition de l’offre, exclusion des accédants, parcours résidentiel bloqué, marché locatif à l’arrêt, destruction de l’appareil de production, casse sociale en terme d’emplois », conclut Pascal Boulanger.

Par MySweetImmo